L'Iran a notifié officiellement hier à l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) l'accord irano-turco-brésilien sur un échange d'uranium, a indiqué un diplomate iranien à l'issue d'une réunion à la résidence du directeur général de l'agence onusienne, le Japonais Yukiya Amano, à Vienne. «Nous avons remis la lettre», a indiqué simplement ce diplomate iranien à la sortie d'une entrevue d'un peu plus de trente minutes. Le document porte la signature du chef de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne, Ali Akbar Salehi. Des diplomates turcs et brésiliens, dont les pays sont membres non permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, étaient présents lors de cette rencontre. Dans un premier temps, l'Aiea s'est abstenue de tout commentaire sur le document iranien. L'agence de presse iranienne Irna a publié en fin de matinée le texte de la lettre de notification, dont Téhéran demande la transmission par l'Aiea au groupe de négociation dit de Vienne (Etats-Unis, Russie et France), qui avait proposé en octobre 2009 une autre procédure d'échange d'uranium à laquelle l'Iran n'avait pas donné suite. L'accord irano-turco-brésilien, signé le 17 mai à Téhéran lors d'une visite du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva et du chef du gouvernement turc, Recep Tayyip Erdogan, prévoit l'échange en Turquie de 1 200 kg d'uranium iranien faiblement enrichi (3,5%) contre 120 kg de combustible enrichi à 20% fourni par les grandes puissances et destiné au réacteur de recherche nucléaire à des fins médicales de Téhéran. Malgré la nouvelle offre, les Etats-Unis sont parvenus la semaine dernière à convaincre la Chine et la Russie de soutenir un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU prévoyant un quatrième train de sanctions contre l'Iran. Malgré les dénégations du régime islamique iranien, qui affirme que son programme nucléaire est purement civil et pacifique, les grandes puissances et l'ONU soupçonnent l'Iran de vouloir accéder à l'arme atomique.