L'Alliance des civilisations, lancée en 2005 par l'ancien secrétaire général de l'Onu, ainsi que par l'Espagne et la Turquie, vise à vaincre les préjugés et les malentendus entre peuples. L'immigration et l'éducation seront au centre du IIIe Forum mondial de l'Alliance des civilisations de l'ONU organisé à partir de demain et jusqu'à samedi à Rio, avec pour la première fois la participation des Etats-Unis. «Il est difficile de dire que des thèmes sont plus importants que d'autres mais migration et éducation sont particulièrement intéressants», a déclaré le diplomate Augusto Lindgren, l'un des organisateurs du Forum. L'Alliance des civilisations, lancée en 2005 par l'ancien secrétaire général de l'Onu, Kofi Annan, ainsi que par l'Espagne et la Turquie, vise à rapprocher les institutions et les sociétés civiles pour vaincre les préjugés et les malentendus entre peuples de différentes cultures et religions. Les défis actuels de la jeunesse, les nouveaux médias participatifs (sites, blogs communautaires etc..) et leur influence pour combattre les préjugés seront les autres thèmes centraux au programme. Ce IIIe Forum est aussi marqué par la première participation des Etats-Unis à l'Alliance des civilisations, qui avait été boudée par l'ancien président américain, George W.Bush. Les Etats-Unis deviennent ainsi le 119e membre, - pays ou organisation internationale - de cette instance. «Il s'agit d'un grand effort qui réunit plus de cent pays avec un objectif à long terme: qu'à travers des initiatives grandes ou petites, les cultures se connaissent mieux. Nous avons avancé je crois, mais c'est une tâche à long terme», a souligné Lindgren. Dans son message de bienvenue, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva demandera aux participants de «surmonter la peur de l'inconnu et de voir le monde d'une manière différente». En ce qui concerne l'immigration, «il est difficile de prétendre que l'Alliance pourra exercer une influence dans les politiques gouvernementales ou dans les législations nationales mais nous pouvons, en revanche, encourager les bonnes pratiques», a souligné Lindgren. Pour l'Alliance, la récente légalisation des immigrés clandestins au Brésil est ainsi un exemple de ces «bonnes pratiques» contrairement à l'adoption en Arizona (Etats-Unis), Etat limitrophe du Mexique, d'une loi controversée sur l'immigration qui introduit des contrôles au faciès, selon ses détracteurs. Adoptée le 23 avril, cette loi permet aux policiers d'interpeller tout étranger soupçonné d'être un immigré clandestin. Jusqu'alors, il fallait qu'il ait commis une infraction. La question de l'immigration sera le thème d'une table ronde spécifique intitulée: «Les immigrants comme agents du changement et du développement.» En ce qui concerne l'éducation, nous voulons insister sur la nécessité d'encourager un enseignement sans stéréotypes, a précisé Lindgren. Outre le président Lula et le secrétaire général de l'Onu Ban Ki Moon, neuf chefs d'Etat et de gouvernement ont confirmé leur présence à Rio. Il s'agit des présidents Cristina Kirchner (Argentine), Evo Morales (Bolivie), Danilo Türk (Slovénie), Abdoulaye Wade (Sénégal) et Pedro Pires (Cap Vert) et des chefs de gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero (Espagne), qui a lancé l'idée de l'Alliance en 2004 en mêm temps que son homologue turc, Tayyip Recep Erdogan, Jean Max Bellerive (Haïti) et José Socrates (Portugal).