Les conditions d'enseignement sont contestées par les étudiants en grève depuis une semaine. Les étudiants de l'Ecole supérieure nationale des vétérinaires ont décrété une grève illimitée depuis le dimanche 23 mai. «Nous subissons un système administratif sévère que nous dénonçons. On n'a même pas de syndicat», s'écrie Kamel, 24 ans, étudiant en 4e année. «Notre calvaire remonte à l'année 2003, depuis l'arrivée de l'actuel directeur. Ce dernier ne cesse de nous persécuter par le biais de règlements élaborés à sa guise», poursuit le jeune gréviste. Une demande d'audience a été envoyée au ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abderrachid Harraoubia. Les étudiants lui demandent d'intervenir d'urgence, a indiqué notre interlocuteur. Ils sont 1000 étudiants à être en grève. Les protestataires crient haut et fort le départ de leur directeur. «On n'a même pas le droit de circuler au sein de l'école ni même de prendre un café», s'exclame Issam, 24 ans, étudiant en 4e année. Pis encore, «on envoie une convocation à un étudiant de 28 ans pour lui demander de ramener son tuteur parce qu'il n'a pas assisté aux cours», poursuit-il. Quant à Abderrahmane, 23 ans, en 4e année, les enseignants ont compris leur action et savent très bien qu'on ne peut pas demander à l'étudiant de faire plus que ce qu'il ne peut faire. A ce propos, il dira: «On n'a pas de problème avec nos enseignants, mais le directeur de cette école a instauré un insoutenable système.» Pour sa part, Djamel, 23 ans, en 5e année, raconte d'autres entraves vécues par des étudiants. Ces derniers n'admettent pas le fait de subir des examens à la veille de l'Aïd sans prêter de considération aux étudiants résidant hors d'Alger. Issam déplore la méthode de l'enseignement basée sur des cours théoriques. Les étudiants grévistes de l'Ecole superieure nationale des vétérinaires ont haussé le ton en entamant une grève de la faim même s'ils sont menacés d'exclusion, a indiqué l'un d'entre eux. Dans le cas où le ministre en charge du secteur ferait la sourde oreille, une lettre ouverte sera adressée au président de la République. Sur le tableau d'affichage des notes des examens, la meilleure note est 8 sur 20. Certains étudiants n'ont même pas été notés, bien qu'ils attestent être présents à ces examens. Les étudiants devraient avoir un minimum de 12 sur 20 de moyenne pour accéder à cette discipline. A ce propos, Issam dira: «Il font tout pour faire de nous des incompétents, on nous insulte, on nous traite comme si nous étions une quantité négligeable». Traumatisés par tant d'années de pression, les grévistes ont déclaré qu'ils ont perdu un grand nombre d'éléments compétents. A ce sujet, Mohamed dira: «On commence par 350 étudiants pour se retrouver à une centaine en fin de cycle. S'agissant des autres, soit, ils ont fait un transfert, soit ils abandonnent carrément parce qu'ils n'ont pas pu résister à cette forme de gestion.» Il y a lieu de noter, que ces gréviste sont menacés d'exclusion. Il n'en demeure pas moins qu'ils sont déterminés à aller jusqu'au bout afin de concrétiser leurs revendications. Ils s'attendent à une réaction favorable de leur direction.