La conférence de suivi de l'ONU a commencé à examiner jeudi soir, à 24 heures de sa clôture, un nouveau projet de document final pour sortir enfin le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP) de l'impasse où il se trouve depuis 10 ans. Le Philippin Libran Cabactulan, qui préside les débats, a présenté le texte en session plénière de la conférence de suivi du TNP, au siège de l'ONU à New York. «Le document qui est devant vous est le meilleur qui puisse être offert», compte tenu des nombreuses exigences nationales contradictoires, a-t-il déclaré. Ce texte définit des plans d'action pour le désarmement, la vérification des programmes nucléaires afin d'assurer qu'ils sont pacifiques et la promotion de l'usage civil de l'énergie atomique. S'il était approuvé, il pourrait apporter une solution aux querelles diplomatiques qui ont opposé les Etats dotés de l'arme atomique et ceux qui ne l'ont pas. Mais il ne restait jeudi que 24 heures pour l'approuver puisque la conférence, qui dure depuis le 3 mai, est censée se terminer dans la soirée d'hier. Le règlement de la conférence exige le consensus pour l'adoption du document. Cette conférence quinquennale, qui vise à revigorer ce traité auquel 189 Etats ont adhéré, sauf Israël, était jusque-là bloquée, faisant craindre une répétition du fiasco de la précédente, en 2005, qui s'était terminée sans accord ni texte final. Les Etats parties se divisaient sur la manière de surveiller des programmes nucléaires suspects comme ceux de l'Iran et de la Corée du Nord et sur les moyens d'amener les Etats dotés de l'arme atomique à honorer leurs engagements - découlant du traité - d'aller vers le désarmement. Les puissances nucléaires et les Etats non nucléaires, représentés par le mouvement des non alignés (MNA), s'étaient opposés mercredi sur cette dernière question. Les non alignés ont proposé quelque 200 avenants au texte initial de 28 pages, visant essentiellement à faire accepter aux puissances nucléaires le principe d'une date butoir pour l'achèvement de leur désarmement, ont indiqué des diplomates. Les Etats nucléaires membres du TNP (Chine, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie) refusent de s'engager de cette manière. L'un des enjeux de la conférence est la réaffirmation de la validité du TNP, document historique qui depuis 1970 a servi de directive mondiale pour limiter la prolifération des armes nucléaires. L'adoption d'un texte final ne règlerait pas, à elle seule, tous les problèmes de prolifération, mais reflèterait un nouvel esprit de coopération. Ce serait également un succès pour l'ambitieux programme de non-prolifération du président américain Barack Obama, qui privilégie la diplomatie multilatérale et se démarque de l'approche de confrontation de son prédécesseur, George W.Bush.