Sofiane Bellali, jeune réalisateur, résidant dans la région de Boghni, vient de présenter son premier film à la Maison de la culture de Tizi Ouzou. Le film intitulé City a drainé une grande foule. Il s'agit d'un genre auquel ne nous ont pas habitués les producteurs de la région. Un film policier, plein d'action. L'Expression: Comment est née votre passion pour le cinéma? Sofiane Bellali: Ma passion pour le cinéma a commencé dès mon jeune âge. J'étais très attiré par le cinéma et particulièrement par les films à spectacles, Action, guerre et films d'horreur. C'était un rêve d'enfance. Pourquoi avez-vous opté pour la langue française dans votre film? Le film a été tourné en langue française. La raison est que dans les films algériens, cette langue n'est pas du tout un tabou puisque dans certains feuilletons on s'exprime aisément en langue française. Pour moi, cette langue n'a pas été un obstacle pour la réalisation du film. Il est destiné au large public. Avez-vous reçu des subventions ou des soutiens de la part de sponsors pour concrétiser ce projet? Les sources de financement du film ont été inexistantes. Aucun organisme ne nous a aidés, excepté certaines personnes de bonne volonté que nous remercions vivement. D'ailleurs beaucoup de personnes sollicitées n'ont pas cru en notre projet. Quels ont été les problèmes particuliers et les difficultés rencontrées lors du tournage? Durant le tournage de certaines scènes, nous n'avons pas été en sécurité, surtout s'agissant des séquences tournées la nuit, à 2h du matin par exemple. Ajoutons à cela l'indisponibilité de certains membres de l'équipe de tournage et des comédiens. Avant de tourner ce film, avez-vous déjà produit autre chose dans le domaine de l'audiovisuel? J'ai déjà réalisé des clips du style rap et folklorique adaptés aux images occidentales, J'ai fait aussi un autre clip de rap sur l'équipe algérienne qui a été déjà diffusé sur Canal Algérie et TV 4 algérienne. Il a été fait pour le jeune rappeur Joseph Vai, en noir et blanc et les trois couleurs du drapeau algérien; on peut le voir sur Youtube, moteur de recherche D32 - Boghni City ou bien Joseph Vai (1, 2, 3, viva l'Algérie). Nous avons aussi réalisé une pièce théâtrale avec Chabane Djamel. Quels sont vos rêves en tant que jeune réalisateur? Mon souhait, c'est de continuer dans cette voie pour entamer le tournage d'un autre film, peut-être sur la révolution algérienne et un film social, sur la danse breakdance, puisque j'étais un breakdancer et surtout des films d'animation en 3D. Pouvez-vous nous parler des acteurs principaux ayant participé à votre film? Les acteurs principaux du film sont deux jeunes étudiants, Youven Amar Khoudja et Djamel Chabane qui joue le rôle d'un boss. Ils ont déjà joué auparavant dans des pièces de théâtre. Grâce à leur compétence dans ce domaine, ils ont pu camper leurs personnages avec brio et ont conquis le coeur des spectateurs. Bien sûr, les autres acteurs ont bien joué malgré leur inexpérience dans le domaine du cinéma. Je les remercie d'ailleurs tous pour leurs efforts. Samy dans le film joué par Youven Amar-Khoudja a conquis le coeur de Lisa qui a été promise au fils d'un patron. Elias, grâce à sa franchise et sa force morale, a réussi à l'arracher à Hamza, rôle incarné par Mehdi Djenadi. Il y a aussi une actrice dans ce film City qui incarne le rôle de Liza. Il s'agit de Siham Boulila qui est Miss Kabylie 2009; cela a été une grande chance de l'avoir dans notre film. Elle a été convaincue par notre projet et a travaillé en toute confiance. Nous tenons à remercier chaleureusement sa famille et la famille Bendjouzi qui ont été très compréhensives envers nous. Quant à Chabane Djamel dans le rôle de Elias, il a donné un cachet comique au rôle parfait du personnage sicilien qu'il a campé en toute simplicité dans le film. Revenons à votre film, parlez-nous brièvement de l'histoire de ce long métrage... L'histoire raconte l'amour entre de jeunes gens: Samy et Lisa pris dans le tourbillon des règlements de compte de la drogue et de la violence. Le scénario a été coécrit avec M. Salmi, enseignant retraité. Il était mon professeur de langue française. Il a déjà fait du théâtre avec ses élèves. Sa pièce Le chasseur et le cadi, écrite et montée en langue française a déjà été présentée à la Maison de la culture de Tizi Ouzou en 2004, à Alger (CCF) ainsi qu'au Festival du théâtre scolaire de Mostaganem, en juillet 2004. Comment avez-vous pu maîtriser les techniques des effets spéciaux, rares dans les films algériens? J'ai débuté les applications informatiques très tôt. Petit à petit, j'ai acquis une expérience dans le traitement de l'image et du son, puis la vidéo et le 7e art. A 22 ans, j'ai entamé le tournage du film City, long métrage de 112 minutes. C'est dans le travail, face à l'ordinateur, que je me sens le plus à l'aise et que je réalise beaucoup de choses. J'ai fait des story-boards puisque je suis un bon dessinateur et, durant le tournage, je me suis encore perfectionné. Mais cela reste au stade de l'innovation informatique la plus simple. J'espère continuer dans ce domaine et réaliser un jour mes rêves d'enfant, ce sera un vrai défi pour moi.