Le président palestinien s'exprimait avant une rencontre avec l'émissaire américain, George Mitchell, qui mène des négociations indirectes entre Israël et l'Autorité palestinienne. Le dirigeant palestinien, Mahmoud Abbas, a appelé hier à Bethléem le président américain Barack Obama à prendre des «décisions courageuses» pour changer la situation au Proche-Orient, avant son voyage la semaine prochaine à Washington. Le président de l'Autorité palestinienne a, en outre, qualifié de «terrorisme d'Etat» le raid israélien contre la flottille pour Ghaza, dans son discours d'ouverture d'une conférence internationale sur l'investissement en Palestine à Bethléem (Cisjordanie occupée). Il s'exprimait avant une rencontre avec l'émissaire américain, George Mitchell, qui mène des négociations indirectes entre Israël et l'Autorité palestinienne. Cette rencontre, prévue en début de soirée hier à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, vise à préparer les entretiens de M.Abbas à la Maison-Blanche avec le président américain le 9 juin. «Mon message à Obama pendant notre rencontre à Washington, la semaine prochaine, sera que nous avons besoin de décisions courageuses pour changer la face de la région», a annoncé M.Abbas, qui a également adressé cet appel à l'ensemble des parties au Proche-Orient. «Notre peuple a été exposé au terrorisme d'Etat lorsque Israël a attaqué le convoi de la liberté. Le monde entier ainsi que le peuple palestinien font face à ce terrorisme», a ajouté M.Abbas, en référence à la flottille humanitaire internationale arraisonnée lundi par l'armée israélienne au large de Ghaza. La Conférence sur l'investissement en Palestine 2010, le deuxième colloque de ce type, après une première édition en mai 2008, réunit pour deux jours des délégués palestiniens de l'ensemble des Territoires occupés et un millier d'hommes d'affaires étrangers de 26 pays, selon les organisateurs. Avant le discours inaugural, l'assistance, parmi laquelle le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Salam Fayyad, et le représentant du Quartette international pour le Proche-Orient, Tony Blair, a observé une minute de silence à la mémoire des neuf activistes pro-palestiniens tués dans l'assaut israélien qui a eu lieu dans les eaux internationales. «Tout comme la flottille de la liberté est venue pour briser le siège de Ghaza, cette conférence a pour but de briser le siège de l'économie palestinienne», a indiqué M.Abbas, qui a baptisé l'événement «Conférence de la liberté». Le président palestinien a salué l'ouverture mardi par l'Egypte du terminal de Rafah avec la bande de Ghaza, seul point de passage non contrôlé par Israël, pour l'acheminement de l'aide humanitaire et le passage des malades, ainsi que la position turque. A la mention de la Turquie, des applaudissements nourris ont éclaté, interrompant le discours pendant un peu plus d'une minute. La ligne dure adoptée par la Turquie après le raid contre le convoi, auxquels participaient de nombreux ressortissants turcs, ainsi que les déclarations du chef du gouvernement d'Ankara, Recep Tayyip Erdogan, qui a appelé la communauté internationale à «punir» Israël pour son «massacre sanglant», lui ont valu une grande popularité parmi les Palestiniens. M.Abbas, qui a décrété trois jours de deuil à partir de mardi en raison du raid meurtrier, a confirmé l'annulation des festivités prévues initialement pour cette conférence. Au total, selon les organisateurs, 123 projets d'un montant total de près de 500 millions de dollars doivent y être présentés, soit quatre fois moins que les sommes annoncées lors de la précédente édition, il y a deux ans.