La foire internationale, plus grand événement économique du pays, ne sera pas synonyme de recherche de partenariat. Les petites et moyennes entreprises sont appelées à jouer un rôle important dans l'absorption d'une partie des 283 milliards de dollars dédiés au plan quinquennal 2010/2014, pour peu qu'elles puissent soumettre des offres aptes à concurrencer celles des sociétés étrangères. Ces dernières sont nombreuses à participer à la Foire internationale d'Alger pour prospecter de nouveaux marchés. Elles veulent, elles aussi, profiter d'une partie du plan d'investissement. Mais les deux entités auront d'autres moyens de faire valoir leur savoir-faire. Les sociétés locales peuvent réaliser certains projets même si des matières premières devraient être importées. C'est en cela que le lien peut être fait entre les deux partenaires. D'ailleurs, le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a inauguré la Foire, a été clair: «Nous n'avons pas l'intention d'importer pour 286 milliards de dollars, mais nous voulons plutôt développer notre outil économique», a-t-il déclaré. Il ajoute que l'Algérie est à la fois un marché mais surtout, un pays qui veut développer son économie, a-t-il ajouté. Il n'a pas caché son souhait que ce rendez-vous économique annuel se transforme en opportunités pour des contacts d'affaires fructueux. Les étrangers ont été sensibles à ce message. Dès l'ouverture de la Foire, les Jordaniens ont été les premiers à montrer leur intérêt pour le partenariat avec les Algériens. Les industries agroalimentaires, les matériaux de construction et les prestations bancaires et médicales sont sur leur agenda. Les Jordaniens veulent faire de l'Algérie une plate-forme pour pénétrer le marché africain. Les autres pays participants (13 européens, 9 arabes, 6 asiatiques, 6 américains et 5 africains) en plus d'exposants participant à titre individuel, ne sont pas loin de cette quête de partenariat. L'Agence nationale de développement de l'investissement a même choisi cette occasion pour organiser une journée d'information sur l'investissement en Algérie et le programme de 2010-2014, adopté récemment par le Conseil des ministres et qui fait la part belle à certains secteurs comme l'habitat doté de 50 milliards de dollars. Les étrangers sont représentés par 835 sociétés en plus de 368 sociétés algériennes publiques et privées. Le thème de la rencontre est «Algérie: opportunités d'investissements stratégiques». Ces opportunités ont attiré la Chine qui vient en tête des pays étrangers avec 150 entreprises et 350 hommes d'affaires. Elle est suivie de l'Allemagne, la France (76 entreprises chacune) et l'Italie (68). Lors de cette édition, il y aura au moins trois matinées sur les six jours de la FIA qui seront exclusivement réservées aux visiteurs professionnels. Des rencontres d'affaires sont programmées par la Tchéquie, la Serbie, le Portugal et la Jordanie qui est l'invité d'honneur cette année. Toutes ces offres de service doivent être un stimulant pour l'émulation entre les sociétés locales. Mais pas sans certains préalables. Le gouvernement envisage de lancer un programme de mise à niveau concernant 15.000 entreprises sur cinq ans. Le tourisme, l'hôtellerie, les travaux publics, le bâtiment, le commerce et les services liés à l'industrie sont concernés. Cette opération sera soutenue par deux sources de financement: le fonds de la mise niveau et le fonds de la compétitivité industrielle. L'Algérie compte actuellement 400.000 PME. L'objectif est d'en créer 200.000 autres dans les quatre prochaines années. Ces potentialités sont appelées à nouer des partenariats. Le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (France) est parmi ceux qui ont accepté cette démarche. «Nous voulons travailler ensemble. C'est le message que je voudrais délivrer», a déclaré Jean-François Roubaud à Alger. Il ajoute qu'il y a de fortes potentialités d'investissement même si jusque-là, les deux parties n'ont pas travaillé ensemble. «On vient vendre des produits, puis on s'en va. Ça, c'est pas intéressant», a-t-il ajouté. Il n'exclut pas la création de joint-ventures pour créer des entreprises qui produiraient des machines. La machine est lancée. D'autres nations pensent lancer la leur.