Les défenseurs de la rente ont toujours remporté la bataille sans que l'Algérie ne parvienne à entrer dans l'après-pétrole... C'est le premier événement économique d'envergure internationale à se tenir après le tollé soulevé par la loi de finances complémentaire de 2009. La Foire internationale d'Alger a le mérite de drainer un grand nombre de pays et d'entreprises pour jauger le climat des investissements et l'ouverture au commerce international et aux importations. L'autre particularité est que la foire précédera d'une jour la tenue du Salon de l'export. La Foire et le Salon seront les premiers événements d'importance à devoir être gérés par le nouveau ministre du Commerce, Mustapha Benbada. Il inaugurera les deux événements. Et il tiendra une conférence de presse jeudi prochain, dans la matinée, si l'on se fie au programme diffusé par la FIA sur son site. Lors de cette édition, ce ne seront pas les délégations étrangères qui manqueront, qu'elles viennent d'Europe, d'Afrique ou d'Asie. Aujourd'hui, ce sera la délégation jordanienne présidée par le vice-Premier ministre qui assistera à l'inauguration officielle. Une autre délégation tchèque conduite par le vice-ministre de l'Industrie et du Commerce, est aussi attendue dès aujourd'hui. La troisième nation à être présente dès le premier jour en dépêchant un représentant de haut rang sera la Suède. Ce sera la ministre suédoise qui visitera le pavillon de son pays. Le vice-président du Conseil pour le développement du commerce international de Shanghai sera présent aussi. Certaines de ces visites seront suivies de rencontres avec la presse et des opérateurs algériens ou encore des ministres comme celui en charge de l'Industrie. Certains pays ont préféré confier la tâche d'aborder les relations avec l'Algérie à leurs ambassadeurs comme c'est le cas pour Cuba. La France a opté pour la présence d'une délégation conduite par Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises. La Chambre de commerce algéro-française devrait entamer son activité dès ce mois de juin, car il est prévu qu'elle obtienne un agrément. Du côté africain, il est attendu la visite de délégations de plusieurs pays dont le Burkina Faso, le Sénégal et le Mozambique. La question qui se pose est de savoir si ce rendez-vous sera mis à profit pour exposer les potentialités de l'Algérie. Il y a quelques années, Rachid Gasmi, président-directeur général de la Safex, rappelait que la conjoncture économique mondiale de 2008 rappelle brutalement la nécessité stratégique de casser définitivement la dépendance de l'économie nationale envers les hydrocarbures. A plusieurs reprises, par le passé, notamment à la faveur des bouleversements économiques internationaux et de leurs répliques sur l'économie, cette nécessité n'a cessé d'être rappelée tant par les experts, économistes ou autres, que les gouvernants. Mais à chaque fois qu'une nouvelle embellie pointe à l'horizon, soit sur le cours des prix du pétrole à la hausse, soit par de probables découvertes de nouvelles réserves, la vigilance s'estompe et les esprits s'apaisent. Et «les défenseurs de la rente l'emportent alors», écrit-il. Et à l'encontre des directives du président de la République qui a appelé à la nécessité et l'urgence d'élaborer une véritable stratégie nationale de substitution aux exportations des hydrocarbures comme seule ressource de rentrées en devises du pays. Le plan d'investissement de 286 milliards de dollars aiguisera les appétits des sociétés étrangères. Et il sera abondamment commenté. Il reste à savoir si les étrangers accepteront d'investir dans des secteurs comme ceux de l'agriculture, du bâtiment, des travaux publics, de l'hydraulique, des services, du tourisme, de l'industrie, des mines, de la pétrochimie et des technologies nouvelles ou si se contenteront-elles de se faire payer en contrepartie de leurs services. La 43e édition de la Foire attire 835 entreprises de 43 pays. En plus des sociétés locales.