Jean-François Roubaud regrette le fait que les entreprises françaises et algériennes n'exploitent pas ensemble le potentiel que représente le marché algérien. De nouvelles entreprises françaises souhaitent s'installer encore en Algérie. Jean-François Roubaud, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (Cgpme), a indiqué, jeudi à Alger, que nombreuses sont les entreprises françaises qui veulent venir investir en Algérie. Au vu des dernières dispositions prises par la loi de finances, qui font obligation aux entreprises étrangères de s'associer à un partenaire algérien, les chefs d'entreprise français souhaitent procéder à la création de sociétés communes avec des entreprises algériennes. Selon Roubaud qui s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue à la Safex à l'occasion de la journée de la France à la 43e Foire internationale d'Alger, les entreprises françaises aspirent, à travers la création d'entreprises communes, à passer à l'étape de la production en Algérie où leurs activités étaient jusque-là limitées principalement à la vente. «Il y a beaucoup de parallèles à faire entre les entreprises algériennes et françaises. Nous voulons travailler ensemble. C'est le message que je voudrais délivrer aujourd'hui», a déclaré Jean-François Roubaud lors d'un point de presse à Alger, estimant que le marché algérien représente de grandes potentialités et reste un marché vierge et ouvert. Le président de la Cgpme regrette le fait que ce potentiel n'ait pas été exploité par un travail commun entre les entreprises des deux pays. M.Roubaud a manifesté son souhait de voir l'action des entreprises françaises dépasser le domaine de la vente pour atteindre le niveau de production sur le sol algérien. «Il y a de très fortes potentialités (d'investissement) en Algérie mais jusque-là, on ne travaille pas du tout assez ensemble. On vient vendre des produits, puis on s'en va. Ça, ce n'est pas intéressant», a-t-il ajouté. L'orateur explique sa présence en Algérie et plus exactement à la 43e FIA par le fait qu'il souhaite prendre contact avec les entreprises algériennes afin de travailler ensemble. «Je représente de vraies entreprises de production. Je suis venu parler de ce qu'on pourrait faire ensemble dans un but de construction, comme la création de joint-ventures ensemble. On pourrait être amené à créer des entreprises qui produiraient des machines», a précisé M.Roubaud. Concernant les dernières mesures prises par le gouvernement algérien en matière d'investissements, le même responsable s'est dit étonné que les entreprises françaises n'aient pas été au courant «du tout» de ces mesures. «Les mesures prises par le gouvernement algérien en matière d'investissements ne dérangent absolument pas les entreprises françaises. Pour preuve, les chefs d'entreprise ne sont pas au courant de nouvelles lois mises en place par l'Algérie. Juste pour dire qu'il n'y a aucun blocage sur ce niveau-là. Cela prouve leur souhait de venir travailler en Algérie. Le plus important c'est ce que nous pourrons faire ensemble», a-t-il déclaré à L'Expression, en marge de la conférence de presse. Plus de 90 entreprises sont représentées cette année sous le pavillon français. L'Algérie représente, hors Ocde, le premier partenaire commercial de la France qui est le premier investisseur hors hydrocarbures, selon le responsable du service économique de l'ambassade de France à Alger, Marc Bouteiller. Le volume total des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint en 2009 environ 9 milliards d'euros, a-t-il précisé. Quelque 430 entreprises françaises sont implantées actuellement en Algérie où elles emploient plus de 35.000 personnes, selon la même source.