Les acteurs du processus électoral ivoirien se sont mis «d'accord» pour «vérifier» la liste provisoire des votants, une question qui divise depuis des mois le camp du président Laurent Gbagbo et l'opposition, a affirmé vendredi soir le Premier ministre Guillaume Soro. Les «techniciens» des structures impliquées et ceux de l'opposition «ont pu convenir (...) d'une méthodologie pour vérifier la liste électorale provisoire et s'assurer qu'elle ne contient pas de fraudes», a-t-il déclaré à la presse. M.Soro, chef de l'ex-rébellion des Forces nouvelles (FN), s'exprimait à l'issue d'une rencontre présidée par le chef de l'Etat Laurent Gbagbo. «Nous sommes tous tombés d'accord sur ce qu'il y a à faire pour rendre crédible, fiable la liste électorale provisoire», a assuré le Premier ministre, qui n'a toutefois donné aucune précision sur cette «méthodologie». Selon M.Soro, le président de la Commission électorale indépendante (CEI) Youssouf Bakayoko va «élaborer un chronogramme (calendrier) électoral» pour proposer «très prochainement» une date du scrutin présidentiel, sans cesse reporté depuis 2005. Bloqué depuis le début de l'année, le processus électoral a timidement repris le 17 mai avec la relance du traitement des contentieux sur la liste électorale provisoire dite «grise», où figurent quelque 1,033 million de «cas litigieux» devant apporter la preuve de leur nationalité. Cette opération doit s'achever samedi. La polémique porte sur la liste «blanche» (près de 5,3 millions d'inscrits), dont l'examen doit suivre. Le camp Gbagbo a exigé un «audit» de la liste pour en chasser les «fraudeurs», alors que la très sensible question de la nationalité reste au coeur de la crise ivoirienne. L'opposition a réclamé le maintien du mode opératoire établi. Repoussée depuis la fin du mandat de M.Gbagbo en 2005, l'élection est censée clore la crise née du coup d'Etat manqué de 2002, qui a coupé le pays en deux.