50 comités de quartier vont initier des campagnes de sensibilisation pour l'environnement et l'hygiène à travers la capitale. Le constat est alarmant. Dans la plupart des quartiers, l'on remarque des déchets encombrants jonchant les rues et trottoirs, y compris les espaces publics. Pour casser cette image, Alger veut faire peau neuve. A ce titre, le Conservatoire national des formations à l'environnement, dépendant du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, en partenariat avec la commune d'Alger-centre, a organisé, hier, une journée de sensibilisation et de communication sur l'hygiène et l'environnement. Cet événement a eu lieu au niveau de la Grande Poste à Alger. La propreté du domaine public comme les rues, les trottoirs, les parcs, le vidage des bacs, la collecte des ordures ménagères, le tri sélectif, les déchets verts, les cartons encombrants, ainsi que la gestion des déchetteries étaient, en somme, les sujets de débat pour la sensibilisation. Il a été souligné également que les ordures sont sorties en dehors des heures de collecte. C'est ce qui engendre leur entassement, provoquant de ce fait, certaines maladies. Rappelons à ce sujet l'épidémie de peste qui s'est déclarée en juin 2003 dans la banlieue d'Oran, deuxième ville du pays, cité qui a servi de cadre à Albert Camus pour son roman «la Peste». Ainsi, entre le 4 et le 18 juin 2003, 10 cas de peste bubonique sont apparus dans la localité de Kehaïlia, commune de Tafraoui à 30 kilomètres d'Oran. Les résultats de l'enquête, faut-il le rappeler, ont imputé cette calamité au cumul des ordures comprenant même des carcasses d'animaux notamment des chiens! Veiller à la propreté de nos villes doit être le souci de tous les citoyens. Tout le monde doit se sentir concerné par cette tâche si on ne veut plus revivre une telle catastrophe. Espace où se concentrent institutions, ministères, commerces et administrations, Alger supporte le passage, en moyenne, d'un million de mouvement et de 800.000 véhicules par jour. La commune d'Alger-centre est exposée à de grands risques de dégradations quotidiennes, difficiles à maîtriser. D'ailleurs, 50% des taxes sur les activités professionnelles servent à l'entretien et à l'aménagement urbain de la commune. Et 75% du budget, équivalant à 40 milliards de dinars, sont consacrés chaque année à l'entretien et à l'aménagement urbain de cette commune. «Nous travaillons en collaboration avec l'établissement de l'hygiène urbaine d'Alger (Hurbal), l'Epic Netcom centre, la Société des eaux et assainissement d'Alger (Seaal), l'Epic Asrout, la société algérienne d'entretien des espaces verts (Edeval) et l'Erma pour veiller à l'hygiène et à la propreté dans notre commune», a tenu à préciser le vice-président de la commune d'Alger-centre, chargé des affaires sociales et de l'environnement, Abdelhakim Bettache. Il a indiqué hier que la commune a recruté 50 agents îlotiers qui ont pour mission d'informer, de sensibiliser, de maintenir l'ordre et d'intervenir en cas de problème. Le corps des îlotiers répartis sur les différents districts de la commune, sert au rapprochement avec les citoyens. Sur sa lancée, il dira que «nos 50 agents s'occupent de l'entretien des chemins communaux, des services de voirie, de la réparation et de la maintenance, en plus du travail d'information et de sensibilisation». L'APC d'Alger-Centre s'investit, ainsi, dans l'entretien et la propreté de son environnement. A cet égard, le chargé des affaires sociales et de l'environnement a fait savoir que «50 comités de quartier vont lancer des campagnes de sensibilisation pour l'environnement et l'hygiène à travers la capitale». Aussi, une permanence est installée au niveau de cette APC pour permettre aux citoyens de signaler au 021.43.13.13 des faits ayant trait à la dégradation de l'environnement, poursuit l'orateur. «Malheureusement, nous n'avons pas de loi qui sanctionne les citoyens qui jettent les déchets à tout moment. C'est ce qui nous empêche de dresser une amende aux pollueurs», regrette-t-il.