Israël laisse entrer 97 produits seulement dans la bande de Ghaza, contre plus de 4000 avant le renforcement du blocus en 2007, et quatre fois moins de chargements de camion de marchandises, a affirmé hier l'organisation israélienne des droits de l'Homme, Gisha. Dans son rapport, qui porte sur trois ans de blocus renforcé, l'ONG remet en question l'argument israélien selon lequel cette mesure permettrait d'empêcher le Hamas de reconstruire son infrastructure militaire, citant parmi les produits interdits le vinaigre, les jouets, le gingembre ou le coriandre. Israël a imposé en juin 2006 un blocus terrestre, aérien et maritime à l'enclave palestinienne après l'enlèvement d'un de ses soldats, toujours détenu dans la bande de Ghaza. Il l'a renforcé en juin 2007 lorsque les islamistes du Hamas ont pris le contrôle du territoire. Gisha souligne qu'Israël n'autorise l'entrée que de 97 produits, contre plus de 4000 avant juin 2007. A titre de comparaison, un grand supermarché israélien en propose entre 10.000 et 15.000, selon le rapport. Chaque mois, quelque 2 300 chargements de camion de marchandises entrent à Ghaza, contre environ 10.400 auparavant, soit quatre fois plus, indique l'ONG. Gisha juge incohérentes les mesures d'interdiction d'importation de produits de base, comme les blocs de margarine à usage industriel alors que les petits paquets de margarine de consommation courante sont autorisés. De la même façon, Israël «interdit le transfert de caoutchouc, de colle et de nylon utilisés pour la fabrication de couches à Ghaza, mais autorise le transfert de couches produites en Israël», ajoute l'ONG. Sur le plan des exportations, 259 camions ont quitté Ghaza depuis 2007, contre 70 par jour en 2005, selon le rapport, concluant qu'en «trois ans Israël a autorisé moins que ce qui était exporté en quatre jours». L'essentiel des marchandises arrivant dans le territoire - 80% selon la Banque mondiale- passe par les tunnels de contrebande creusés sous la frontière avec l'Egypte.