L'Autorité palestinienne a jugé cette avancée insuffisante, exigeant la levée totale du blocus alors que le mouvement islamiste palestinien Hamas a réclamé la fin du blocus imposé à l'enclave. Israël, sous pression internationale, s'est engagé jeudi à faciliter l'entrée des biens à usage civil dans la bande de Ghaza, sous blocus depuis quatre ans, sans renoncer au contrôle de tout produit susceptible d'être employé à des fins militaires. Les pressions de la communauté internationale sur Israël pour améliorer le sort des 1,5 million d'habitants du territoire palestinien se sont intensifiées après l'assaut meurtrier de la marine israélienne le 31 mai contre une flottille humanitaire internationale qui tentait de briser ce blocus. Au terme de deux jours de discussions, le cabinet de sécurité de Benjamin Netanyahu a décidé de «faciliter le système selon lequel les biens à usage civil entrent à Ghaza et d'élargir l'accès aux matériaux pour des projets civils qui sont sous supervision internationale», selon un communiqué. En revanche, le gouvernement veut poursuivre les procédures de sécurité existantes pour prévenir l'entrée «d'armes et de matériel de guerre». L'application concrète est renvoyée à des réunions «dans les jours qui viennent». Mais M.Netanyahu a déjà prévenu que le blocus maritime serait maintenu. L'Autorité palestinienne a jugé cette avancée insuffisante, exigeant la levée totale du blocus alors que le mouvement islamiste palestinien Hamas, qui contrôle la bande de Ghaza, a réclamé la fin du blocus imposé à l'enclave pauvre et surpeuplée, dont plus de 80% de la population dépend de l'aide étrangère. «Nous rejetons la décision sioniste, qui constitue une tentative de contourner la décision internationale d'une levée complète du blocus de la bande de Ghaza», a déclaré Ismaïl Radwane, un dirigeant du Hamas. La décision israélienne a été saluée par les Etats-Unis qui ont espéré que la mise en oeuvre de ce «principe» améliorera la situation dans le territoire palestinien. Le chef de l'ONU Ban Ki-moon l'a qualifiée d'«encourageante», mais a dit souhaiter toujours un changement fondamental de la position de l'Etat hébreu sur ce blocus, a déclaré son porte-parole. L'envoyé spécial du Quartette sur le Proche-Orient (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) Tony Blair s'en est félicité, précisant que le Quartette allait continuer ses discussions avec Israël pour «donner corps à ces principes» et examiner le rôle que pourraient jouer l'Autorité palestinienne et l'UE aux points de passage. A Bruxelles, la chef de la diplomatie de l'UE, Catherine Ashton, a exprimé un «grand intérêt», tempéré par le fait qu'il s'agit d'une «décision de principe» dont elle a espéré l'application rapide. Le ministre espagnol des Affaires étrangères Miguel Angel Moratinos, dont le pays assure la présidence de l'UE, s'est félicité de cette initiative grâce à laquelle «au lieu d'avoir une liste des biens autorisés, il y aura à l'inverse une liste» des produits interdits. Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a salué un «premier grand progrès», estimant toutefois qu'il ne serait pas «suffisant» s'il n'aboutissait pas à la fin du blocus et de la contrebande. Selon les médias israéliens, les nouvelles règles devraient prévoir l'établissement d'une «liste noire» de quelque 120 produits ou matériaux interdits, susceptibles d'utilisation à des «fins militaires», comme les matériaux de construction, dont les tuyaux, le ciment et le gravier, tandis que le reste serait libre d'entrée à Ghaza. Le cabinet de sécurité a en outre appelé la communauté internationale à oeuvrer pour la libération de son soldat Gilad Shalit, capturé par un commando palestinien en juin 2006 et détenu par le Hamas à Ghaza. Israël a imposé le blocus après cet enlèvement, avant de le renforcer en juin 2007 en raison de la prise de contrôle du territoire par le Hamas. Une centaine de produits sont actuellement autorisés, contre 4000 avant 2007, d'après l'organisation israélienne des droits de l'homme Gisha.