La nouvelle chaîne TV algérienne, cette chaîne de plus en plus désignée par contraction KTV émettant depuis Paris, est officiellement lancée depuis samedi dernier. Il est vrai que la chaîne avait commencé à émettre plus tôt, mais les dirigeants ont voulu marquer sa naissance par une grandiose soirée inaugurale à laquelle ont été conviés une pléiade d'artistes algériens rejoints par des journalistes venus spécialement du pays. Le groupe Khalifa, qui s'est fait une réputation de «voir grand», a tenu à rester fidèle à lui-même en consacrant à sa chaîne un cachet digne des plus grands événements médiatico-culturels. C'est dans les studios 107 de la Plaine-Saint-Denis à Paris qu'eut lieu samedi la soirée retransmise en direct sur la chaîne qui allait donner le coup d'envoi officiel de KhalifaTV, des studios qui avaient, par le passé, abrité de fameuses émissions dont celle de Vincent Lagaffe «le Big Dill» que diffusait TF1. KTV a maintenu le côté prestigieux des lieux en offrant à ses téléspectateurs et à ses invités sur le plateau une pléiade d'artistes algériens vivant en France et ceux venus spécialement d'Algérie. Ainsi se sont succédé les grands noms de la chanson algérienne: Cheb Khaled, Cheb Mami, Baâziz, Boualem Chaker, Zakia Mohamed, Nadia Baroud, Nadia Benyoucef, Djamel Alam, Chaou, le groupe Méditerranéo, Malika Doumrane, etc. La liste est trop longue. Une superproduction à laquelle ont eu droit les téléspectateurs et les invités de marque présents au studio comme les acteurs Larbi Zekkal, Sid Ali Kouiret et Adjaïmi et beaucoup de journalistes nationaux venus pour l'occasion. Se voulant un trait d'union entre les Algériens où qu'ils se trouvent en particulier, les Maghrébins et le monde arabe, en général, la chaîne algérienne KTV aura déjà permis en ses premiers jours d'existence de rassembler, voire de réconcilier des Algériens qui, hier seulement, ne s'acceptaient pas. D'ailleurs dès que l'occasion leur a été donnée de prendre le micro ceux-ci ne se sont pas privés de remercier les dirigeants de la chaîne pour leur sollicitude et les efforts qu'ils déploient au service de l'Algérie. L'un d'eux n'était pas revenu en France depuis 12 années, depuis l'instauration du visa, nous a-t-il confié. Il refusait de subir l'humiliation de la longue queue aux abords de l'ambassade de France en Algérie. Lui c'est l'artiste Boualem Chaker et c'est Khalifa TV qui lui aura permis de retourner dans l'Hexagone et se produire devant notre communauté émigrée. Cela dit, le lancement qui peut paraître très rapide de cette chaîne télé répond à des objectifs bien précis. Le premier est que le ciel s'apprête à accueillir plusieurs chaînes en direction du Maghreb. L'Algérie projette de libérer son champ audiovisuel, le Maroc également et plusieurs projets sont déjà annoncés. Khalifa TV veut être le premier à séduire les millions de foyers et ainsi avoir plus de chance de les fidéliser. Par ailleurs et parmi les chaînes arabes qui évoluent sur les satellites, aucune chaîne privée algérienne pour transmettre le message national. KTV se donne les moyens pour «croiser le fer» avec des chaînes comme Al Jazira ou MBC . Enfin, autre motif et non des moindres, dans les trois mois à venir débutera une année particulière pour la voix de l'Algérie en France. Les préparatifs de cette Année de l'Algérie sont très avancés et Khalifa TV mettra à profit le temps qui nous sépare du démarrage pour peaufiner ses moyens et «roder» la machine. Une grille très ambitieuse est en préparation et de grands noms de la scène médiatique internationale s'apprêtent à rejoindre la chaîne. Khalifa TV se veut une «force de frappe» à l'image de l'immensité des enjeux dans un monde en plein bouleversement où il n'y a aucune place pour les faibles. C'est pourquoi, le dynamisme du groupe Khalifa fait tant et tant d'envieux et de médisants. Au «nouveau-né» télévisuel affublé de plus en plus du diminutif un rien affectueux KTV qui a tendance à prendre le pas sur celui plus long de Khalifa TV, nous souhaitons longue vie et beaucoup de succès. A d'autres conquêtes.