Les parlementaires n'auront pas droit à la présentation de la politique générale du gouvernement par le Premier ministre. Nombre de parlementaires n'ont pas manqué d'exprimer leur mécontentement arguant du fait que le gouvernement a gardé l'essentiel de son ancienne composition. Mais les parlementaires ne sont pas au bout de leurs surprises. En effet, de sources proches de l'Exécutif, L'Expression a appris que Ouyahia déclare aussi forfait pour le plan d'action. En effet, à quelques semaines de la clôture de la session de printemps du Parlement, prévue en juillet, tout porte à croire que le Premier ministre n'ira pas à l'Assemblée populaire nationale pour présenter son programme. Les raisons invoquées ont trait au temps très court dont dispose le nouveau gouvernement pour préparer sa copie. Tout doit se faire en quatre semaines. Or, selon le règlement intérieur du Parlement, le gouvernement doit déposer sa copie au minimum un mois avant son examen en plénière. L'autre argument mis en exergue a trait au fait que le Premier ministre exécute le Plan du président de la République. Mais, ce dernier «requiert l'unanimité aussi bien au niveau de l'adhésion populaire que chez les trois partis majoritaires au Parlement». Et pourtant, la Constitution est claire à ce sujet. Dans son article 79, elle stipule que «le Premier ministre arrête son plan d'action en vue de son exécution et le présente en Conseil des ministres». L'article 80 indique que «le Premier ministre soumet son plan d'action à l'approbation de l'Assemblée populaire nationale. Celle-ci ouvre à cet effet, un débat général». Deux articles qui accordent théoriquement une marge de manoeuvre importante au chef de l'Exécutif pour exécuter ses prérogatives. Mais sur le terrain, les choses ne semblent pas se dérouler comme il l'aurait souhaité. L'on ignore maintenant si Ouyahia va reporter son passage à l'APN à la rentrée sociale, en septembre. Une option très peu crédible, sachant que le gouvernement présentera ce mois-ci la loi de finances pour 2011. Laquelle loi tracera dans sa globalité la feuille de route du gouvernement pour l'année prochaine. Aussi, il ne faut pas perdre de vue que le gouvernement est occupé par une autre tâche. Il s'agit de la loi de finances complémentaire, qui doit prendre en charge les dépenses prévues par le programme du Président. Rappelons que le programme d'investissement public retenu pour la période 2010-2014 concerne deux volets, à savoir le parachèvement des grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l'eau, pour un montant de 9700 milliards DA (soit 130 milliards de dollars), et l'engagement de projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards DA (soit près de 156 milliards de dollars). Le programme prévoit plus de rigueur dans les dépenses publiques pour les cinq prochaines années. «Fini le gaspillage, fini les réévaluations inutiles des projets qui affaiblissent les caisses de l'Etat», c'est le nouveau slogan du gouvernement. S'adressant au gouvernement lors du dernier Conseil des ministres, le Président Bouteflika a ordonné que chaque secteur veille à une bonne maturation des projets afin d'écarter leur réévaluation, soulignant que le Trésor public enregistre à travers ce programme, la mobilisation de toutes ses capacités. «Chaque secteur rendra compte annuellement, de l'exécution diligente de son propre programme et nous procéderons annuellement, à l'appréciation de la situation financière du pays pour, le cas échéant, tenir compte de nos moyens financiers, car nous excluons par avance tout recours à l'endettement extérieur.»