Les deux parties devraient discuter de leurs échanges commerciaux hors hydrocarbures qui sont en défaveur de l'Algérie. L'Algérie va demander à l'Union européenne une adaptation du calendrier et des listes des produits concernés par le démantèlement tarifaire, arrêtés en 2002 dans le cadre de l'Accord d'association Algérie-UE. C'est ce qu'a révélé hier à l'APS, une source proche de la délégation algérienne à la veille du Conseil d'association qui doit réunir les deux parties, mardi prochain, au Luxembourg. Mettant en exergue l'importance de cet accord qu'elle qualifiera d'«option stratégique qu'on doit garder», la même source justifiera, néanmoins, cette demande par le fait que depuis 2002, «l'Algérie et l'économie algérienne ont changé». «Donc, en ce qui nous concerne, nous estimons qu'il y a nécessité d'adapter un certain nombre de programmes qui sont inscrits dans le cadre de cet accord», a-t-elle poursuivi, en précisant que les discussions lors du prochain Conseil seront axées, notamment sur le démantèlement tarifaire dont «le coût pèse lourdement sur les recettes budgétaires de l'Algérie». La même sources soutiendra d'ailleurs, qu'après cinq années de mise en oeuvre de l'Accord d'association, «il est apparu qu'il y a des correctifs qui sont nécessaires et qui sont tout à fait normaux», et ce, en raison «des nouvelles exigences de l'Algérie et des ambitions de son économie». L'Algérie veut faire en sorte qu'il y ait réaménagement des normes juridiques et économiques pour que ses ambitions puissent se déployer, et c'est pourquoi le Conseil d'association va, comme chaque année, passer en revue les différents volets de la coopération entre l'Algérie et l'UE. Tout en reconnaissant qu'«il y a des volets qui fonctionnent bien et d'autres qui demandent à être seulement adaptés». La source diplomatique signale qu'il existe six volets importants de coopération bilatérale; elle évoquera, d'abord, le dialogue politique «qui se déroule bien» et pour lequel «il n'y a pas de gros problèmes» «L'Algérie est devenue un pays avec lequel on discute de questions politiques en ce qui concerne l'Afrique, le Sahel et le Moyen-Orient et une multitude de questions internationales», a-t-elle souligné, soutenant que «le dialogue politique se déroule dans la satisfaction mutuelle». D'après elle, l'évolution interne de l'Algérie, caractérisée par la stabilité politique depuis ces dix dernières années, fait qu'«elle soit devenue un pays écouté et que ses positions sont prises en compte». «L'inquiétude des Européens en ce qui concerne le terrorisme dans notre région fait qu'ils soient particulièrement attentifs à ce que nous avons réalisé dans notre pays, à savoir la Réconciliation nationale et à ce que nous entreprenons pour combattre ce fléau aussi bien en Algérie qu'à nos frontières, ainsi que pour la coopération avec tous nos voisins, en particulier ceux au sud de nos frontières, dans le cadre de la politique de lutte contre le terrorisme dans la région du Sahel», observe-t-elle. L'UE a déclaré récemment qu'elle soutenait cette politique de lutte contre le terrorisme mise en oeuvre par les pays de la région, un soutien que l'Algérie souhaiterait se poursuivre. Sur le plan économique, cette source fera état de deux volets qui seront discutés et dont le premier consiste à voir comment l'UE peut aider l'Algérie à mettre en place et adapter sa législation, et à améliorer les performances de l'administration pour rendre sa législation lisible de part et d'autre de la Méditerranée. Un travail de longue haleine mais qui se fait et qui se poursuit à la satisfaction des deux parties. En second lieu, les deux parties vont examiner la question: «Comment moderniser l'économie algérienne, ses entreprises et ses organismes». Le second volet économique à l'ordre du jour concerne, cette fois-ci, les investissements directs européens dont le flux est en deçà des attentes de l'Algérie. «Il est clair, et les responsables algériens l'ont souligné à maintes reprises, que nous sommes désappointés par la modestie des flux des investissements directs européens en Algérie», a confié la source. «C'est vrai qu'il y a la crise en Europe, et c'est vrai aussi que l'Algérie a des exigences sur la nature des investissements qui privilégient ceux qui sont créateurs de richesses et d'emplois, mais il reste qu'un effort substantiel doit être fait en termes de promotion de la destination Algérie en matière d'investissement», estime-t-elle, annonçant, à ce sujet, l'organisation avant la fin 2010 d'un séminaire sur cette question. Les deux parties devraient également discuter de leurs échanges commerciaux hors hydrocarbures qui sont en défaveur de l'Algérie, avec des importations algériennes de l'UE qui ont pratiquement doublé en 3 ans, passant de 10 à 20 milliards de dollars, alors que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE ont stagné.