Photo : Lylia M. L'Algérie va demander à l'Union européenne lors de la réunion du Conseil d'association prévue ce mardi au Luxembourg, une « adaptation du calendrier et des listes des produits concernés par le démantèlement tarifaire». Cette demande de la partie algérienne qui n'a cessé de dénoncer les déséquilibres de cet accord entré en vigueur en 2005 vise à apporter des garde-fous pour l'économie nationale et « répondre aux ambitions de développement et de modernisation de l'industrie algérienne», selon la délégation algérienne. L'Algérie veut ainsi adapter un certain nombre de programmes qui sont inscrits dans le cadre de l'accord. Le démantèlement tarifaire introduit par l'Accord d'association et qui sera total à partir de 2017 est un manque à gagner en matière de recettes budgétaires pour l'Algérie et « n'encourage pas, également, la création et le développement de certaines industries locales », dit-on. Le Conseil d'association passe en revue annuellement les différents volets de la coopération entre l'Algérie et l'UE dont certains « demandent à être adaptés », dira une source de la délégation algérienne à l'APS. L'UE devra, d'autre part et conformément aux stipulations de l'accord, aider l'Algérie à mettre en place et adapter sa législation, améliorer les performances de son administration pour « rendre sa législation lisible de part et d'autre ». Elle devra aussi « moderniser l'économie algérienne, ses entreprises et ses organismes ». Un accord a été signé récemment à Alger sur un programme doté d'un budget de 172 millions d'euros sur trois ans, dans le cadre du soutien aux réformes engagées par l'Algérie afin d'assurer une meilleure modernisation de son économie. Les responsables algériens l'ont souligné à maintes reprises, les flux des investissements directs européens en Algérie restent modestes et l'on souhaite un effort substantiel en termes « de promotion de la destination Algérie en matière d'IDE » (investissements directs étrangers). Un séminaire sur cette question sera organisé avant la fin de l'année en cours. Quant aux échanges commerciaux hors hydrocarbures, ils sont eux aussi en défaveur de l'Algérie, avec des importations algériennes de l'UE qui ont pratiquement doublé en 3 ans passant de 10 à 20 milliards de dollars, alors que les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE ont stagné. Cela dit, l'Algérie et l'UE entretiennent de bons rapports en matière de dialogue politique, de droits de l'homme et de lutte contre le terrorisme et les deux parties ont décidé récemment de mettre en place un « sous-comité spécifique » pour discuter de ces questions.