La fabuleuse histoire de cet enfant qui refuse de grandir a été déroulée sous l'oeil d'un public complètement émerveillé. Alors que s'achevait à Riad El Feth le Salon de la danse, placé sous le patronage du ministère de la Culture, le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi abritait quasiment au même moment, samedi dernier, un spectacle chorégraphique signé Nouara Adami. Peut-être la meilleure proposition scénique à côté de cet événement, deuxième du genre. La véritable prouesse artistique se déroulait plutôt au niveau du théâtre avec des chevronnés de la danse. Ce spectacle a été, nous apprend-on, proposé pour assurer la clôture du Salon de la danse. Mais aucune suite n'a été donnée. Pourquoi ce distinguo? Aussi, la célèbre épopée du personnage fictif créé par l'auteur écossais J. M. Barrie, Peter Pan, a été joliment mise en scène samedi dernier sous l'oeil charmé du public algérois qui en est sorti du théâtre, tout émerveillé. Ainsi, nous a été déroulée l'histoire magique de cet éternel enfant qui nous a moult fois bercés, que ce soit en film, en pièce de théâtre ou en bande dessinée. Le décor est, tout au long de la pièce, surprenant, les costumes tout autant. Un travail remarquable a été fait dans ce sens qui mérite d'être salué. De fabuleux tableaux vont nous raconter une belle et tendre histoire. Wendy, vieille, est sur sa chaise quand elle sombre dans un sommeil profond et fait le voyage dans le passé, au royaume de son enfance perdue. Elle revisite son enfance et découvre le monde mirifique de Peter Pan. Succession de personnages. Nous découvrons la fée Clochette puis le beau Peter Pan interprété par Drissi Sofiane, alerte et vif dans ses sauts perchés de danse classique. La fée Clochette alias Drouk Amal est jalouse de Wendy. Apparaît le capitaine Crochet interprété par Fetan Farès qui kidnappera les enfants perdus et... Wendy. S'ensuivra une confrontation entre Peter pan et capitaine Crochet. Un duel entre le bien et le mal. La danse oscille entre classique, moderne contemporain et hip-hop. La scène est bien occupée. Il a fallu sept mois de préparation pour monter la pièce, nous a confié le jeune Sofiane qui a fait partie du Ballet national et parti évoluer dans la troupe libanaise de Caracalla durant quatre mois. C'est dire son professionnalisme et son amour pour la danse. Une passion qu'il pratique depuis sa tendre enfance. Wendy, tout en grâce est joué par Bendaoud Samar, une prof de danse assidue et bien douée qui saura être à la hauteur de son personnage. Tout en finesse et grâce. Comme à l'ouverture, le spectacle se termine sur cette image de Wendy sur sa chaise avec l'image de Londres en arrière-fond, du brouillard (de Londres) enveloppant la scène... Des applaudissements nourris fusent. Des costumes scintillants aux couleurs vives, des visages expressifs, des silhouettes frêles et souples, une musique originale et des lumières éclatantes ont composé le spectacle. «C'était féerique», «C'était original comme spectacle», ou encore, «c'était magique», ce sont les premières phrases lancées par certaines personnes du public, à la fin de la soirée. «Peter Pan exprimé par la chorégraphie est un spectacle qui nécessite beaucoup de moyens en terme de décors et costumes. C'est une très belle histoire imaginaire qui fait rêver. Elle contient beaucoup d'aventures qui interpellent l'esprit créatif d'un chorégraphe. Nous allons la raconter par la danse, par le corps et les expressions du visage», a indiqué Mme Adami lors d'un point de presse durant la matinée. «Il est vrai que j'ai découvert l'histoire de Peter Pan grâce à mes enfants, mais j'ai constaté qu'elle est également destinée aux adultes, c'est pour cela que j'ai décidé de monter ce spectacle, dont l'idée me ronge depuis près de sept ans», a-t-elle ajouté. Pour elle, dégager des émotions et des sentiments rien qu'avec la danse, «n'est pas une tâche facile et nécessite beaucoup d'efforts et de travail de la part des danseurs comme du chorégraphe». Peter Pan a séduit, et continuera à séduire assurément l'humanité tant que vivra l'éternel enfant qui sommeille en nous...