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L'Algérie a-t-elle encore besoin de l'Europe?
EN PREVISION DE LA REVISION DE L'ACCORD D'ASSOCIATION
Publié dans L'Expression le 15 - 06 - 2010

La montée en puissance des nations émergentes, le dynamisme de leurs entrepreneurs, leurs énormes capacités d'adaptation mettent à l'écart les entreprises occidentales.
La révision de l'Accord d'association, signé en 2002 puis entré en vigueur en 2005, entre l'Algérie et l'Union européenne à partir de demain, même si elle n'induira pas de profonds changements dans le texte ne portera pas moins sur le calendrier du démantèlement tarifaire et sur la liste des produits y relatifs. Nous assistons à une sorte de banalisation des relations entre l'Algérie et l'UE. La cause principale de cette banalisation transcende les jeux politiques d'appareils ou des groupes de pression à l'oeuvre en Algérie et en Europe et relève pour l'essentiel des effets induits par la mondialisation libérale et de la montée en puissance d'économies émergentes qui viennent de plus en plus fortement évincer l'Europe de sa zone de proximité sud et est de la Méditerranée, notamment dans le domaine économique.
L'Algérie a recouru à l'expertise française dans les années 1960 et 1970, de façon massive pour promouvoir la stratégie de développement des industries industrialisantes.
Dans les années 1980 et 1990, la France est demeurée le principal partenaire commercial de l'Algérie, alors même que notre pays était en pleine désindustrialisation et traversait une sévère crise économique d'illiquidités due à la baisse des prix du pétrole.
C'est à partir des années 2000 que les autorités algériennes s'engagent dans une politique de diversification de leurs échanges, qui coïncide avec le moment où certains pays du Sud accèdent à un stade supérieur de leur développement, produisent et exportent des produits à haute valeur ajoutée et des services de qualité comparables à ceux offerts par les pays occidentaux (il s'agit du Brésil, de l'Argentine, de la Chine, de la Corée du Sud, de la Turquie, de la Malaisie, de l'Afrique du Sud). La montée en puissance des nations émergentes, le dynamisme de leurs entrepreneurs, leurs énormes capacités d'adaptation mettent progressivement à l'écart les entreprises occidentales, principalement françaises, cependant que les grands travaux d'infrastructure et de réalisation des équipements collectifs (villes nouvelles, autoroute Est/Ouest, barrages, rail, etc.) sont attribués principalement à des entreprises asiatiques dont les offres commerciales et techniques sont jugées plus avantageuses pour le maître de l'ouvrage algérien.
Montée en puissance des nations émergentes
Cette tendance n'est pas près de s'arrêter ni même de s'interrompre. Il s'agit d'une dynamique structurelle qui conduit désormais à s'interroger sur les contours futurs que pourrait revêtir l'Union pour la Méditerranée (UPM) dont la France entend impulser l'âme et l'esprit. Progressivement, l'Algérie se donne les moyens de s'affranchir de la tutelle européenne, que ce soit sur le plan économique ou commercial.
L'année 2010 est celle de la remise en cause de dispositions essentielles du Traité de libre-échange conclu avec l'UE en 2005, l'application de celui-ci n'ayant eu, du point de vue officiel algérien et de celui du patronat, aucune retombée positive sur le tissu industriel local et ayant même désarticulé les PME/PMI soumises à une concurrence implacable qui a conduit nombre d'entre elles à licencier, sinon à fermer. La LFC pour 2009 ainsi que la LF pour 2010 visent un double objectif qui est très ambitieux: la mise en place d'une stratégie d'industrialisation par substitution aux importations et une stratégie d'industrialisation par valorisation des exportations.
A tort ou à raison, les responsables algériens considèrent que les entreprises françaises ne sont pas disposées à contribuer à la réalisation de cette politique dont le pivot est le partenariat de type sociétaire, alors qu'au contraire, les entreprises brésiliennes, sud-africaines, sud-coréennes et malaisiennes entendent contribuer au développement de la production intérieure en aidant les entreprises algériennes à reprendre progressivement certains marchés de biens de consommation (pétrochimie, engrais, ciment, électrométallurgie) et dans une deuxième phase à étendre le mouvement en amont vers des industries intermédiaires où l'intensité capitalistique et l'échelle de production sont plus élevées (ce qui passe par la valorisation des outils d'engineering nationaux existants).
Quant à la stratégie d'industrialisation par valorisation des exportations, il y a lieu de rappeler que les accords conclus récemment avec le Brésil, l'Afrique du Sud, la Turquie, la Malaisie visent à promouvoir les exportations algériennes dans des secteurs à forte valeur ajoutée, ce qui devrait permettre à notre pays, à l'échéance 2020-2025, d'améliorer la situation de sa balance des paiements (hors hydrocarbures), de dynamiser l'effort de recherche et de développement par une meilleure insertion de nos entreprises dans la division internationale du travail et enfin d'étendre le marché potentiel au-delà des frontières nationales, ce qui ne manquera pas de stimuler l'emploi qualifié et de rompre avec le cercle infernal de la pauvreté salariale. De la même manière, c'est avec les entreprises américaines et chinoises que l'Algérie s'engagera sous peu dans la croissance verte et le green business (éoliennes, panneaux solaires, ampoules basse consommation, batteries pour véhicules électriques que l'Algérie devrait commencer à produire), alors surtout que la Chine est en train de bâtir son hégémonie sur le nucléaire, le solaire et même l'habitat écologique (V. Exposition universelle de Shanghai du 31 mai au 1er octobre 2010).
La banalisation inscrite dans le sens de l'histoire
La banalisation des relations économiques et commerciales entre l'Algérie et l'Europe s'explique donc par un contexte international objectif qui se traduit par un déclin relatif de l'Europe aussi bien sur le plan technologique, scientifique, culturel que commercial. Seuls les centres universitaires, les pôles de recherche et les ONG sont en mesure de maintenir les liens entre les deux ensembles.
Encore faudrait-il que les acteurs d'une relation algéro-européenne vivace et dynamique puissent se faire entendre des pouvoirs publics et qu'une liberté suffisante leur soit reconnue pour qu'ils puissent tisser des liens puissants entre eux, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui et ne le sera pas avant longtemps.
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