Le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas a demandé à l'administration américaine d'intervenir auprès d'Israël pour obtenir une «annulation» d'un projet archéologique controversé à Jérusalem-Est, a indiqué hier un responsable. «Les Etats-Unis doivent demander à Israël de cesser ces mesures que nous dénonçons fermement et qui constituent une entrave au processus politique», a déclaré le président palestinien au terme d'un entretien avec le roi Abdallah II à Amman. Cette question a été au coeur de l'entretien de M.Abbas avec le roi Abdallah II de Jordanie au palais royal, a indiqué une source officielle jordanienne qui a souligné que le roi a dénoncé le projet israélien. «J'ai transmis ce matin un message du président Abbas à l'administration américaine pour demander son intervention directe afin d'obtenir une annulation du projet israélien», avait auparavant déclaré le principal négociateur palestinien Saëb Erakat qui accompagne M.Abbas en Jordanie. Washington s'est déclaré «préoccupé» par le feu vert préliminaire donné lundi par la municipalité de Jérusalem à un projet archéologique controversé dans le quartier arabe de Silwan dans le secteur oriental de la Ville sainte, occupé et annexé par Israël en 1967. Le projet dit du «Jardin du roi» en hébreu, en référence aux jardins du roi Salomon, validé par la commission de planification et de construction, prévoit la destruction de 22 maisons palestiniennes et la légalisation rétroactive de 66 maisons construites sans autorisation et qui étaient aussi sous le coup d'un ordre de destruction. La décision de la commission doit encore franchir plusieurs étapes juridiques avant d'entrer en application. «Nous condamnons avec la plus grande fermeté la décision israélienne qui mènera à la destruction de 22 maisons à Silwan», a dit M.Erakat. Selon lui, la poursuite de la politique de colonisation à Jérusalem-Est «menace de détruire les efforts américains en vue (d'avancer) dans les pourparlers indirects». A Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, le porte-parole de M.Abbas a estimé que cette décision «constituait un retour à la politique israélienne de créer des obstacles aux efforts américains visant à faire progresser les négociations indirectes». «Les Etats-Unis devraient agir d'urgence contre ces provocations», a ajouté Nabil Abou Roudeina. A Washington, le porte-parole du département d'Etat Philip Crowley a déclaré que ce «genre de mesures (...) sape la confiance qui est fondamentale dans le dialogue indirect». L'administration Obama a eu des contacts avec le gouvernement israélien, a-t-il ajouté. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu doit être reçu par le président américain Barack Obama le 6 juillet à la Maison-Blanche. Israël a proclamé Jérusalem sa «capitale éternelle et unifiée», alors que pour les Palestiniens Jérusalem-Est devra être la capitale de leur futur Etat.