Le pays riches, qui gèrent les répliques du séisme financier, auront du mal à respecter leur engagement avec les nations en voie de développement. Le président Abdelaziz Bouteflika participera au sommet du G20 qui se tiendra du 25 au 27 juin à Toronto, au Canada, apprend-on de source proche du dossier. Un sommet qui se tiendra sous le slogan de la relance de l'economie mondiale. Les pays riches et émergents doivent discuter d'un «exercice d'évaluation mutuelle» de leurs politiques économiques, coordonné par le Fonds monétaire international. L'objectif est de partager les projets de chacun des pays en matière de budget, mais aussi de taux de change et de réformes structurelles, pour tenter de parvenir à une «croissance mondiale solide, durable et équilibrée», pour reprendre les termes du dernier sommet du G20, à Pittsburgh (Etats-Unis) en septembre de l'année dernière. L'économie mondiale semble assez loin aujourd'hui de cet idéal. La reprise dans certaines régions du monde, principalement l'Asie, est spectaculaire, tandis qu'elle inspire les doutes dans d'autres, Europe en tête. La Chine a fait un pas important à une semaine du sommet de Toronto, en assouplissant le régime du taux de change de sa monnaie, comme le lui réclamaient ses partenaires depuis de longs mois. Mais les retombées restent très incertaines. Les Européens, pressés de combattre une dette qui menace de faire dérailler l'économie, ont pris des engagements en faveur de plus de rigueur. D'après un haut responsable d'une délégation présente à Toronto, les pays du G20 ont cependant des difficultés à s'entendre sur la formulation de leurs objectifs communs de réduction du déficit budgétaire. Les Etats-Unis et l'Allemagne ont étalé ces dissensions au grand jour. Le président américain Barack Obama a écrit à ses homologues le 16 juin pour s'inquiéter de la possibilité de réitérer «des erreurs commises par le passé, quand les mesures de relance avaient été retirées trop vite». La chancelière Angela Merkel lui a dit lundi par téléphone «à quel point la consolidation budgétaire était importante» pour l'Allemagne. Le G20 doit aussi tenter de trouver un compromis satisfaisant sur une taxation spécifique au secteur bancaire, à laquelle tiennent surtout les Européens, dont ne parlent plus beaucoup les Etats-Unis, et que rejettent toujours des pays comme le Canada, le Brésil, l'Australie ou l'Inde. Le groupe tâchera enfin de faire un point sur la réforme de la régulation financière. La France veut entre autres, soulever de nouveau la question de l'encadrement des primes et rémunérations dans la finance. Les Canadiens, eux, s'inquiètent de «quelques dérapages en matière de protectionnisme, considérant celui-ci comme un obstacle sur la voie de la reprise mondiale. En gros, nous n'avons pas été confrontés à la vague de protectionnisme que l'on a crainte. Mais il y a eu quelques dérapages», a déclaré M.Van Loan dont le pays s'apprête à accueillir des sommets du G8 et G20. Jamais les préoccupations des pays riches n'ont étés aussi éloignées de celles des pays en voie de développement qui vont assister à la réunion dont l'Algérie. Ce qui nous amène à nous interroger sur l'apport de ces réunions. Rappelons que déjà avant la crise, les puissances économiques mondiales avaient du mal à respecter leur engagement financier vis-à-vis de leur partenaire de la rive Sud. Le séisme financier et ses répliques ne sont que la goutte qui a fait déborder le vase.