Il n'a pas hésité à placer très haut la barre de la performance qu'il voudrait faire atteindre à son parti. Cinq meetings en deux jours, il n'y a rien à dire, le temps devient de plus en plus précieux pour Ali Benflis qui, dans sa campagne électorale, veut toucher le maximum de gens pour les convaincre de se rendre nombreux aux urnes le 10 octobre prochain. Cinq meetings commencés, jeudi à Sétif, et terminés à Saïda vendredi soir via Sidi Bel Abbes où il devait inciter la population à choisir de préférence de voter pour les candidats du parti du FLN qui se présentent, cette fois, mieux outillé pour prendre en charge la destinée des APC et des APW dont le délabrement moral et financier n'est plus à démontrer...En effet, il suffit de consulter les programmes du secrétaire général et le nombre de régions qu'il aura à visiter d'ici au 7 octobre 2002, pour saisir l'importance et les enjeux que représentent les prochaines élections locales. C'est d'ailleurs si vrai que Ali Benflis n'a pas hésité à placer, très haut, la barre de la performance qu'il voudrait faire atteindre à son parti dans la compétition qui se rapproche...On peut, d'ailleurs, vérifier cette ambition à travers le nombre de listes de candidats retenues et le nombre de communes et de wilayas où ces candidats iront se mesurer avec ceux des autres formations. Quelques chiffres nous renseignent sur l'ambition du FLN pour la prochaine échéance. En effet, contrairement aux autres partis, dont certains savent qu'ils ne survivent que grâce aux liens conjoncturels qui les relient, encore temporairement à la coalition gouvernementale, le FLN s'est redéployé à travers l'ensemble du territoire national et qu'à ce titre, il est présent dans 1493 communes sur 1 541 que compte le découpage administratif communal du pays. Ce qui, en pourcentage, nous donne 96,96% de l'ensemble des communes que compte l'Algérie. Prenons à titre d'exemple quelques-unes des régions comme la Kabylie où le prochain scrutin devait, à l'origine, être totalement boycotté. Eh bien le FLN, dans cette région d'Algérie, n'a non seulement pas hésité à présenter des listes, mais a, au contraire, déployé un maximum d'efforts pour être présent dans 43 communes sur 67 que compte la wilaya de Tizi Ouzou. Bien plus qu'en 1977 aux communales. Mais pourquoi seulement 43? La question a été posée à Ali Benflis qui a répondu que le temps a manqué aux structures du parti pour répondre exhaustivement aux exigences requises dans cette wilaya en signalant, toutefois, que, dans au moins quatre communes de Kabylie, le FLN est seul représenté. Autres exemples. A Bouira où le parti du 1er-Novembre avait fait un bon score lors des législatives du 30 mai dernier, il présente, cette fois, 42 listes sur 45 communes. 33 listes sur 52 à Béjaïa, et à Sétif, enfin, 59 sur 60. C'est dire l'importance que représente le prochain scrutin pour le parti de Benflis. Quant aux candidatures retenues pour les APC leur nombre atteint pour les hommes 29727 et pour les femmes 644 seulement. Quant aux APW, où le FLN est représenté dans les 48 wilayas du pays, les candidatures ont atteint le nombre de 13420 titulaires et 7761 suppléants...Ce qui, globalement, rappelle que le FLN sera représenté par 37747 candidats aux élections communales et de wilayas du 10 octobre dont 947 femmes, un chiffre que l'ensemble des observateurs trouve, évidemment, insuffisant. Quant à l'âge, il va sans dire que les jeunes ont été largement sollicités, mais pas loin s'en faut, au détriment systématique des autres. Comme pour les législatives on a également tenu compte du niveau d'instruction des candidats parce qu'on considère que le temps du «fourre-tout et du n'importe quoi» est bel et bien révolu. C'est ce qui explique sans doute que cette fois, le critère du savoir a servi de base pour départager les candidats à la candidature. Mais ce n'est pas pour autant que le savoir-faire et l'expérience des autres ont été, systématiquement, éliminés. Bien au contraire. Reste à présent le rôle à définir pour que l'élu du futur scrutin puisse, à l'avenir, se considérer pour un édile moderne et efficient. Le premier principe que l'élu aura à défendre, lui qui désormais, dispose comme le député d'une charte, c'est la constance qu'il aura à ne jamais se départir du comportement à travers lequel il s'est engagé à «exercer son mandat dans des conditions de fidélité, de moralité et de transparence irréprochables». Dans l'esprit de Ali Benflis, bien sûr, il apparaît de plus en plus évident que pour que l'Algérie se ressaisisse et reparte à l'assaut de la croissance, il est indispensable que les candidats aux APC et aux assemblées de wilaya, en s'installant à leurs sièges d'élus, reprennent à leur compte et les diffusent autour d'eux, tous les principes concourant au retour de l'éthique et de la morale dans leurs activités quotidiennes. Et en cas d'oubli momentanément, se rappeler que la charge de l'élu est toujours là pour leur servir d'aiguillon. Le but de cette charte se résumant à ceci: il faut que la cellule de base de l'Etat puisse, à terme, se réapproprier le sens des valeurs, notamment celui de la morale participative, sans quoi tous les efforts accomplis pour la libérer des dérives maffieuses qui l'ont, si souvent, affectée ces dernières années, seraient vains...