«Les gens sont sortis dans la rue aux cris de «Truilla, Truilla, Truilla, Villa maravilla (Villa la merveille).» Une explosion de joie et de soulagement a accueilli, samedi soir à Madrid la courte victoire de l'Espagne en quarts de finale du Mondial contre le Paraguay (1-0) à l'issue d'un match mouvementé qui a mis à rude épreuve les nerfs des supporters espagnols. Plusieurs milliers de Madrilènes massés devant de grands écrans près du stade Santiago-Bernabeu ont laissé éclater leur allégresse en criant «Viva España» après cette victoire difficile qui a donné à l'Espagne la première qualification de son histoire en demi-finale d'un Mondial. «On a eu du mal», ont reconnu l'attaquant David Villa, auteur du but victorieux, et le milieu Xabi Alonso devant les micros de la chaîne Canal+, dont les commentateurs prévoyaient un match difficile en demi-finale contre l'Allemagne, qui a écrasé l'Argentine (4-0). Les médias électroniques espagnols insistaient sur le caractère «historique» de cette qualification, à l'image des quotidiens sportifs AS et Marca et du journal généraliste El Pais. Mais ils soulignaient aussi la difficulté de la victoire lors d'un match heurté et incertain jusqu'au bout, avec un penalty raté de chaque côté: «En demi-finales, au bout du suspense», écrivait le quotidien El Mundo. «L'Espagne méritait de gagner, après ces penalties», a estimé un jeune supporter, Jaime, devant le stade Bernabeu, après le coup de sifflet final. De nombreuses voitures, klaxonnant et arborant des drapeaux espagnols, sillonnaient le centre de la capitale à l'issue du match. A Truilla, la ville natale de David Villa dans la région des Asturies (Nord), l'enthousiasme s'est manifesté dès le but de la victoire, marqué à quelques minutes de la fin par «El Guaje» (le gamin en Asturien), devenu le meilleur buteur du Mondial avec cinq réalisations. «Les gens sont sortis dans la rue aux cris de Truilla, Truilla, Truilla, Villa maravilla (Villa la merveille)», s'est enthousiasmé à la Radio nationale espagnole un oncle du buteur. «Toute la famille a regardé le match, nous étions très nerveux et nous avons fini en pleurant et en riant de joie», a-t-il ajouté. A Barcelone, la capitale de la Catalogne qui regarde Madrid avec méfiance, les réactions de joie ont été plus mesurées, même si quelques drapeaux espagnols ont été brandis dans les rues.