L'Oaic se méfie des fraudes commerciales et compte lutter contre la fuite des capitaux. C'est désormais la chasse à la contrefaçon des produits introduits dans le marché national qui vient d'être lancée par le gouvernement algérien. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) vient de confier à la société «Control union inspections France», un mois après avoir entamé des démarches pour engager des sociétés algériennes ou étrangères dans le contrôle avant expédition de la marchandise, le contrat portant contrôle, surveillance et agréage des céréales et légumes secs à l'embarquement. Selon un responsable de l'Oaic, joint hier, par L'Expression, «cette procédure de contrôle n'est pas nouvelle». Il explique que «lors de la promulgation de la loi de finances complémentaire, l'Etat a exigé à ce qu'il y ait des sociétés de contrôle pour les cargaisons d'importation». C'est ainsi que les services des douanes ont lancé cet avis d'appel d'offres international pour agréer des sociétés de surveillance à l'embarquement. De ce fait, cette décision entre dans le cadre des mesures contenues dans la loi de finances complémentaire promulguée en juillet 2009. En effet, la procédure en question consiste en l'agrément de l'Etat algérien des sociétés spécialisées dans le contrôle et la surveillance des marchandises, qui auront la prérogative d'effectuer des contrôles portant sur l'espèce, l'origine, la valeur, la qualité et la quantité des marchandises. «Ces mesures s'effectueront avant l'embarquement de la marchandise importée au niveau du pays exportateur», a expliqué le même interlocuteur. Il ajoute que «pour chaque navire, nous donnons des recommandations et exigences et veillons à que toutes les spécificités contenues dans nos cahiers des charges soient respectées par la société choisie». Une fois le navire arrivé sur les quais, la société en question sera responsable devant l'Oaic concernant tous les détails relatifs à la marchandise importée. Si un manquement est constaté tant sur le plan qualitatif que quantitatif, la société aura à payer des pénalités. «Cela dit, l'Oaic n'a pas attendu la loi de finances complémentaire de 2009 pour agréer des sociétés de surveillance, car elle a toujours fait recours à des sociétés de contrôle de ses cargaisons à l'embarquement», a encore fait remarquer le même responsable. La société en charge de ce contrat paraphé par l'Oaic est une filiale du groupe néerlandais Peterson control union, basé à Rotterdam aux Pays-Bas. Elle est spécialisée dans la certification de produits, activités et systèmes dans le secteur agroalimentaire, textile et bois. Quant au montant du contrat qui s'étale sur une durée de deux années, il n'a pas été communiqué. Selon des sources du ministère de l'Agriculture et du Développement rural, les mesures en question visent en premier lieu la lutte contre toutes formes de contrefaçon, fraudes commerciales ainsi que la fuite des capitaux. C'est une manière de sauvegarder les intérêts nationaux. Le marché algérien qui connaît actuellement un afflux énorme en matière de marchandises douteuses et contrefaites de toutes sortes sera donc soumis au contrôle qui commencera par les produits agricoles dont les importations représentent une part importante.