Un appui de poids vient d'être apporté par El Gueddafi en faveur de l'organisation d'un référendum d'autodétermination. El Gueddafi ne croit pas au projet d'autonomie du Sahara occidental concocté par le Royaume du Maroc. Il préfère soutenir l'option d'un référendum d'autodétermination sous l'égide de l'ONU. Ces convictions ont été soulignées, la semaine dernière à Tripoli, par le Guide de la Révolution libyenne, le colonel Mouamar El Gueddafi. L'occasion lui était offerte lors d'une rencontre avec une délégation composée de représentants des partis de l'Alliance présidentielle que sont le FLN, le RND et le MSP. Cette annonce intervient à quelques jours du soutien français à l'option du Maroc à l'occasion de la visite de son Premier ministre à Paris. Les Français et les Marocains ont donc peu de chance de rallier un nombre important de pays à leur thèse. Aussi, la presse marocaine a préféré ne pas accorder d'écho à cette déclaration. Elle préfère, comme à son habitude, se lamenter sur le sort des prétendues séquestrations de citoyens marocains à Tindouf qui ne sont que des Sahraouis. Le Premier ministre du Maroc est allé plus loin dans ses accusations après avoir été reçu, depuis quelques jours, par son homologue français à Paris. Il n'a pas hésité à déclarer que la question du Sahara est une invention de l'Algérie. Ecartant sciemment de son discours le fait que c'est l'ONU qui appelle à un référendum d'autodétermination. Appel soutenu par plusieurs nations comme le confirme la récente initiative de la Libye. En dénonçant ce qu'ils qualifient de violation des droits de l'homme à Tindouf, les Marocains ne cherchent qu'un moyen de masquer les problèmes qui se posent sur leur propre territoire. Quoi de plus efficace que de convoquer une union sacrée autour de ce qu'ils appellent les territoires du Sud?Des visites précédentes de responsables marocains en Libye n'ont pas été suffisantes pour rallier définitivement ce pays à la thèse de l'autonomie. Les tentations sont pourtant grandes vu les gains économiques miroités par le Maroc. Mais rien n'y fait. Mouamar El Gueddafi est catégorique: le référendum sur l'autodétermination au Sahara occidental est l'unique solution à laquelle il faut recourir. Et d'expliquer «Je persiste à dire que le référendum était l'unique solution.» «Il est insensé pour nous, en tant que frères, arabes et musulmans, de nous quereller mutuellement. Nous ne devons plus recourir aux armes», a-t-il souligné. «J'insiste toujours sur le référendum sans lequel il n'y a pas d'autre solution», a affirmé le Guide de la Révolution libyenne. Les parties qui rejettent le référendum sont priées de changer d'avis et d'évoluer sur la question. Cette conviction vient du fait qu'il est établi de par le monde que «l'on ne peut occuper, accaparer ou réprimer un groupe de personnes contre sa volonté». Selon lui, l'autodétermination est un principe universel. C'est de ce principe que découle pour le peuple sahraoui son droit de choisir, à travers un référendum parrainé par les Nations unies, d'adhérer au Maroc ou d'opter pour l'indépendance. Si les Sahraouis disent non et optent pour leur indépendance, nul ne saurait les contraindre à choisir une autre solution, a souligné le colonel El Gueddafi. Le dirigeant libyen a qualifié, par ailleurs, la question du Sahara occidental de problème douloureux, affirmant que cette question a constitué un frein à la concrétisation de l'Union du Maghreb arabe. Le colonel El Gueddafi n'a pas été sans se référer au fait que le peuple arabe tout entier a adopté la révolution algérienne. Avec cet appui franc de la Libye, c'est une avancée importante de la diplomatie de ce pays qui ne manquera pas d'être mise à profit par le Polisario. La Libye n'est pas coutumière de ce genre de déclarations à propos du Sahara occidental. Elle peut même convaincre d'autres pays africains d'apporter un appui plus soutenu aux Sahraouis.