Les trois piliers hauts de 10 mètres chacun, soutenant une dalle surplombant la corniche, présentent de graves fissurations. «Circulez, il n'y a rien à voir!». C'est par ces phrases que les services de l'ordre dispersaient, tout au long de la journée d'hier, les curieux venant s'enquérir de l'état du tunnel de la pêcherie d'Oran, seul et unique point liant la ville à la Corniche. La circulation automobile via le tunnel a été interdite depuis vendredi soir. Les lieux ont été balisés par un périmètre de sécurité. Pour cause, ce tunnel risque de s'écrouler à tout moment. Au moindre changement climatique, les infrastructures de la wilaya d'Oran «tremblent». C'est le cas de la seule et petite galerie qui lie la ville d'Oran aux différentes communes de la Corniche. Le tunnel est situé à la sortie de la ville d'Oran, tout près du port. Les trois piliers de hauteur de 10 mètres chacun, soutenant une dalle surplombant la corniche, présentent de graves fissurations. «Leur fléchissement est à craindre», apprend-on, hier, «du fait du poids». Aussi, selon les spécialistes, les fissurations ont été causées par les fortes pluies de fin de semaine dernière: «Les eaux se sont infiltrées via la masse de béton du haut de la montagne.» Les éléments de la Protection civile, accompagnés des responsables de la direction des travaux publics et des autorités locales, se sont déplacés sur les lieux. La première décision prise était de procéder à la fermeture du tunnel. Hier encore, pendant toute la journée, les habitants des localités de Aïn El Türck, Bousfer, El Ançor et Mers El Kebir ont été contraints de rester chez eux. Sinon, les pressés ont été obligés d'emprunter la route de la Corniche supérieure menant vers El Hassi (sortie ouest d'Oran). En un laps de temps, la surenchère a pris des proportions révoltantes. Les taxieurs et clandestins ont triplé les tarifs de transport allant jusqu'à 300Da la place.