De nombreux enseignants seront au rendez-vous de la question de tamazight et des médias. «La langue amazighe dans les médias» est le thème d'un séminaire qui sera organisé par le Haut Commissariat à l'amazighité à partir d'aujourd'hui, au siège de la Mutuelle nationale de l'éducation et de la culture. C'est une rencontre qui regroupera des enseignants des départements respectifs de langue et culture amazighes de Tizi Ouzou et de Béjaïa afin de débattre de ce sujet d'actualité notamment après le lancement de la chaîne de télévision en tamazight depuis une année et demie. Ce séminaire est organisé dans le cadre de l'exécution de son programme d'action de l'année 2010. Le séminaire porte pour titre générique: «Les néologismes et les calques dans les médias amazighs: quels apports?» «La première introduction de tamazight à la radio, dans sa variante kabyle eut lieu vers 1947 dans le cadre des Elka (Emissions en langues kabyle et arabe), c'était principalement la diffusion de chansons. Par la suite, les journalistes kabylophones diffusaient des bulletins d'information d'actualité et les animateurs assuraient des émissions variées en utilisant une langue standard comprise par les auditeurs amazighophones monolingues. Certes, le recours aux emprunts arabes et français était assez important mais sans altérer le fonctionnement syntaxique de la langue; les journalistes ne recourraient pas encore aux calques», soulignent les initiateurs de ce séminaire en guise de prélude à la problématique de ce dernier. Puis, les organisateurs rappellent que, depuis les années quatre-vingts à nos jours, tamazight s'ouvrait sur les réalités modernes, à travers différents articles de presse traitant de politique, d'économie, de la littérature, etc. «Il est intéressant de voir comment dans une langue, jusque-là confinée dans les usages oraux, on pallie les indigences du lexique. Quels moyens les journalistes utilisent-ils pour exprimer les réalités qu'ils ne peuvent exprimer avec les mots usuels? A quels procédés formels et sémantiques recourent-ils quand il s'agit de former des mots nouveaux? D'où proviennent les bases lexicales utilisées?». Ce sont là quelques questions auxquelles des réponses seront apportées par les conférenciers. Ce séminaire aura aussi pour objectif de trouver des explications au fait que des expressions, calquées sur d'autres langues utilisées alors que leurs pendants en tamazight existent le plus souvent, ne rendent-elles pas davantage le discours des médias plus opaque et plus déroutant. Le thème de ce colloque sera scindé en plusieurs sous-chapitres comme: «Le recours aux néologismes est-il un besoin ou un choix?», «De la légitimité des doublets dans les néologismes berbères», «Les interférences linguistiques et l'alternance codique à la radio Soummam de Béjaïa», etc. Parmi les conférenciers conviés à cette rencontre scientifique, on pourra citer: Yahiaoui Mahdi,, Sidhoumi Latifa, Guerchouh Lydia, Boukhrouf Ramdane, Adjal Mohamed, Merzouki Samia, Arbane Farida, Abbad Lydia, Aldjia Outaleb, Ouezna Dadoune, Mokrane Chikhi, Oussalem Mohand Ouamar, etc. Tous les particpants à ce séminaire enseignent dans les universités de Béjaïa et Tizi Ouzou.