Le dégel et la décrispation des relations algéro-françaises ont commencé à s'opérer depuis quelques semaines et les observateurs s'interrogent déjà sur la suite qui sera donnée à cet élan après deux années de blocage. La France va-t-elle se contenter d'une part du gâteau dans les 283 milliards de dollars que comporte le plan de relance économique? Dans l'allocution de bienvenue devant les invités, prononcée mercredi dernier, à Alger, à l'occasion de la fête du 14 Juillet, l'ambassadeur de France à Alger, Xavier Driencourt, n'a pas laissé l'ombre d'un doute sur les intentions de son pays. «Les entreprises françaises ne viennent pas ici faire de coups ni pour profiter des effets d'aubaine. Elles travaillent dans la durée et sur la distance: en 2009, 80% des bénéfices réalisés en Algérie ont été réinjectés dans l'économie du pays et plus de 300.000 journées de formation ont été dispensées.» C'est parce que la situation économique est cruciale en ces temps de crise qu'«il est indispensable de reconstruire sur du durable, du solide, du long terme. Le partenariat économique qu'engagent ensemble la France et l'Algérie est de cette espèce», a affirmé Xavier Driencourt soulignant dans son allocution que «le gouvernement français s'est engagé auprès du Premier ministre, Ahmed Ouyahia, à désigner un ´´Monsieur Algérie´´, haute personnalité du monde politique et économique, chargé de promouvoir les investissements français en Algérie». Cette nomination annonce une nouvelle approche de la France dans ses rapports avec l'Algérie. Le dossier Algérie a été confié au secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, au lieu du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner. Michel Dejaegher, ou «Monsieur visa», vient d'être nommé Consul général à Alger et enfin un Monsieur Algérie pour les relations économiques. Abordant la question de la mémoire, M.Driencourt a parlé «d'étapes franchies» dans cette question et cite le cas de l'indemnisation. Cela sous entend-il qu'il y aura encore d'autres étapes à franchir? A propos de la circulation des personnes, le diplomate français a confirmé encore une fois, la révision des accords de 1968 portant sur la circulation des personnes entre la France et l'Algérie. «(...) Il me revient ainsi que ces discussions migratoires ont pour objet de dénoncer les accords qui lient la France et l'Algérie. Je le répète: c'est inexact. La vérité est beaucoup plus simple: ces discussions sont aujourd'hui indispensables pour adapter l'accord migratoire aux évolutions de son environnement démographique et réglementaire.» En tout cas, les dossiers en suspens entre les deux pays sont connus et ont été largement abordés, notamment lors de la réception accordée par le président de la République au secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, à Alger en juin dernier.