En Allemagne, des fonctionnaires ont été invités à rentrer chez eux au risque de s'évanouir. Instaurer une sieste officielle et limiter la durée de la journée de travail. Ce n'est pas une plaisanterie, mais une suggestion venue d'un chef de service fédéral russe de contrôle sanitaire, pour faire face à la canicule qui bat son plein ces derniers jours en Russie. En effet, des températures élevées sont enregistrées, depuis plus d'une semaine, dans plusieurs pays européens. Avec 19 régions en état d'urgence pour cause de sécheresse et des températures records allant de 30 à 40°C, juillet 2010 est en passe de devenir le mois le plus chaud de l'histoire de la Russie. La température moyenne de la première quinzaine du mois en cours dépasse de 6,2°C la normale saisonnière, alors que le record précédent remonte à juillet 1938 (5,3°C de plus que la moyenne). Selon le centre météorologique russe: «Juillet 2010 peut devenir le plus chaud à Moscou de toute l'histoire des observations». Dans le métro, pourtant l'un des plus profonds au monde, il est impossible de trouver de la fraîcheur, les températures dans les stations étant comprises entre 26 et 31°C. Assommés par la chaleur, les Moscovites se baignent partout où ils peuvent, des fontaines de la capitale aux plages de la rivière Moskova. En plus des difficultés rencontrées par les citoyens, la canicule ne passera sûrement pas sans laisser ses traces sur l'économie. «Au cours des dernières 24 heures, dans les environs de Moscou, 42 feux de tourbes et de forêts couvrant 58,2 hectares ont été enregistrés», a déclaré le chef du ministère des Situations d'urgence pour la région de Moscou, Evguenni Sekirine. Le ministère de l'Agriculture russe a, dès lors, même revu à la baisse ses prévisions 2010 de récolte de céréales à 85 millions de tonnes contre 95 millions prévues auparavant. En Italie, une alerte à la chaleur de niveau 3 dans les grandes villes est lancée, hier, par la Protection civile. 18 grandes villes du pays dont Rome et Milan sont concernées. Avec des températures d'environ 5°C supérieures aux moyennes de la saison, selon la protection civile, Trieste, Venise, Vérone ou Gênes, dans le nord du pays se trouvent sous une chape d'air très chaud et humide. La température maximale perçue, hier à Rome, se situe aux alentours de 42 à 43°C. Le niveau d'alerte 3 est celui où les conditions météorologiques à risque sont présentes depuis trois jours ou plus dans une ville. Cela rend nécessaire la prise de mesures de prévention ciblées concernant les populations à risque. A l'instar de l'Italie et de la Russie, l'Allemagne n'échappe pas à cette canicule qui continue de battre tous les records. A Berlin, où les températures frôlent les 40°C cette semaine, des fonctionnaires ont été invités à rentrer chez eux s'ils ne supportent pas la chaleur. «Cette décision doit être prise avant que vous ne vous évanouissiez (...) j'aurais entière compréhension», a affirmé le directeur de l'office chargé de la fraude fiscale, Erik Schliephake, dans un courrier à ses 260 employés. Des pannes à répétition des systèmes de climatisation des trains à grande vitesse sont provoquées dans plusieurs pays européens, entraînant un vif débat politique.