Les trois grands chefs de la rébellion tchadienne, Timan Erdimi, Mahamat Nouri et Adouma Hassaballah ont été expulsés mardi soir du Soudan, a indiqué le porte-parole officiel de la rébellion, Abderaman Koulamallah. Cette expulsion intervient à la veille d'une visite du président soudanais Omar El Bechir au Tchad où il doit assister au sommet de la Communauté des pays sahélo-sahariens (Cen-Sad). «Je confirme. Ils ont quitté le Soudan mardi soir. Les trois chefs, Timan Erdimi, Mahamat Nouri et Adouma (Hassaballah)», a dit le responsable de l'Union des forces de la résistance (UFR), coalition de la rébellion tchadienne qui avait fait du Darfour soudanais sa base arrière. Des sources diplomatiques avaient indiqué dans la journée de mardi que le Soudan se préparait à expulser ces trois leaders de la rébellion tchadienne dans le cadre du processus de normalisation de ses relations avec le Tchad voisin. Le Tchad et le Soudan ont mis fin en février à cinq ans de guerre par groupes rebelles interposés. N'Djamena aidait pendant ces années la rébellion du Darfour (ouest) hostile à Bechir alors que Khartoum appuyait les rebelles tchadiens qui rêvent de déloger le président tchadien Idriss Deby Itno du pouvoir. Le président tchadien, qui s'est rendu à Khartoum en février, puis en mai pour l'intronisation du président Bechir reconduit au pouvoir au terme des élections d'avril, a expulsé Khalil Ibrahim, le chef du Mouvement pour la justice et l'égalité (JEM), le plus militarisé des groupes rebelles du Darfour. «Cela (l'expulsion des trois leaders) participe de la tentative du Tchad et du Soudan d'améliorer leur relation», a expliqué M.Koulamallah, soulignant que le combat de l'UFR n'était pas pour autant terminé. «La lutte continue, cela ne change en rien notre volonté (...) Notre volonté n'est pas de rester à l'étranger mais d'aller au Tchad. Nos forces entreront dans le territoire tchadien, cela ne dépend pas du Tchad ou du Soudan mais de notre propre volonté», a ajouté le responsable. Selon des sources diplomatiques, le Tchad a proposé à certains membres de la rébellion des négociations afin de les rallier au pouvoir. «Aucune négociation ne peut se faire sans les grands chefs. Si le pouvoir tchadien veut des ralliements, il en trouvera mais cela n'apportera pas la paix», a souligné M.Koulamallah.