Les commerçants ont anticipé l'application d'une éventuelle disposition de la loi de finances complémentaire. Les Oranais sont surpris de découvrir que le prix du tabac a augmenté. Tout indique que ce serait une disposition de la loi de finances complémentaire 2010 qui est appliquée de façon anticipée. En effet les commerçants sont passés à l'acte. Des hausses variant entre 10 à 20% ont été mises en oeuvre tandis que les consommateurs sont restés pantois. En effet, le paquet de Rym vendu tout récemment à 80 dinars est passé à 90 dinars tandis que celui de LM (100 dinars) est affiché à 110 dinars. Idem pour les Marlboro, les Gauloises, Winston et Légende, qui ont grimpé de plusieurs dinars comparativement à leurs prix habituels. L'augmentation des prix, qui est passée comme une lettre à la poste est généralisée sur tout le territoire de la wilaya d'Oran tandis que l'instigateur de l'augmentation demeure le grand inconnu. Où sont donc passés les services de contrôles des prix du département du commerce? A la moindre demande d'explication, les commerçants ne ratent aucune occasion pour faire gober aux consommateurs toutes sortes de couleuvres avançant des réponses ne tenant nullement la route. Ce ne sont pas les prétextes qui manquent. Les commerçants ne s'ingénient pas trop pour se laver les mains en renvoyant la balle tantôt dans le camp de la Société nationale des tabacs et allumettes, la Snta, et souvent dans celui des grossistes. Sinon, dans la plupart des cas, les gérants de ces petits coins des rues se substituent aux économistes de renom expliquant que le commerce, y compris celui des tabacs, est régulé par la loi du marché: les prix sont libres. Quelle est cette institution qui a décidé de cette subite hausse? Officiellement, aucune instance n'a soufflé mot. Les services des impôts et ceux du commerce sont ces deux premières institutions devant affronter les mouvements des prix et juguler toute augmentation illégale. D'autant que les services fiscaux concernés par la taxe indirecte assistent au paiemment sur place par le consommateur. Ces deux dernières ne semblent pas avoir eu vent d'un quelconque décret officiel notant la hausse des prix des tabacs. «La question de la hausse des prix des tabacs a été abordée lors de l'élaboration de la LFC 2010 mais rien n'a été fait dans ce sens, cela atteste que la hausse est frauduleuse», ont indiqué plusieurs responsables qui ont requis l'anonymat. Et d'ajouter qu'«une enquête détaillée est plus qu'impérative, les instigateurs et les commerçants doivent être sévèrement sanctionnés». Sur un autre plan, le commerce des tabacs semble être régi par les circonstances des approvisionnements vu que plusieurs marques sont illégalement importées des pays du Sahel et transitent par le Grand Sud algérien. Cela confirme que le marché des tabacs est soumis à la loi de la spéculation. Les plus au fait sont, pour leur part, unanimes à dire que les conditions d'acheminement de la cigarette de contrebande sont de plus en plus rigoureuses étant donné que les services des gardes frontières ont asséné un sévère coup en serrant l'étau sur les «importations» illégales des cigarettes. Autant de marques sont acheminées via le Sud à bord des citernes à mazout et autres moyens de dissimulation. Le marché des tabacs est florissant tandis qu'aucune institution ne peut avancer un quelconque chiffre d'affaires où un bilan réalisé ne serait-ce que ceux des petites boîtes. Les grands coups de publicité opérés à l'intérieur des kiosques et commerces de tabacs, sont révélateurs de la rentabilité du segment. Tout en mettant en valeur les derniers réaménagements opérés sur les emballages et leurs produits, les grandes marques comme Winston et Marlboro dominent le marché en menant, à travers des agences de communication et de publicité, des offensives promotionnelles d'envergure dont les desseins sont publicitaires.