Le grand argentier du pays n'a pas exclu une revalorisation du Salaire national minimum garanti. Dans le cadre des réformes bancaires, les pouvoirs publics viennent d'opérer un immense changement dans la stratégie de privatisation des banques publiques en acceptant d'ouvrir le capital des banques publiques aux privés à hauteur de 51%. Dans les faits ceci implique que les opérateurs financiers étrangers pourront devenir dorénavant majoritaires. Par cette nouvelle politique, l'Etat abandonnera le contrôle du capital des banques. L'annonce a été faite, mercredi, par Mourad Medelci, ministre des Finances, sur les ondes de la radio nationale. «Les banquiers étrangers ont souvent exigé d'avoir les 51% du capital des banques publiques. Pendant un certain temps nous avons tenu à maintenir 51% du capital à l'Etat. Nous avons décidé d'accepter de vendre 51% du capital des banques. Nous venons de lever l'un des éléments de blocage de la situation», a souligné le ministre. Ces obstacles viennent d'être levés, selon le ministre, qui les attribue à un certains paramètres liés à la gouvernance algérienne des dossiers. Ces obstacles sont, selon Medelci, directement liés aux exigences des partenaires étrangersn à savoir le nettoyage, la recapitalisation et l'assainissement des portefeuilles. Néanmoins, le représentant du gouvernement a regretté que ces partenaires n'aient jamais respecté, auparavant, les règles du jeu concernant le remboursement de la dette algérienne par anticipation. Aujourd'hui, les donnes ont changé et l'Algérie compte poursuivre le processus de rachat de sa dette par anticipation. Ainsi, au vu de la conjoncture financière favorable, les pouvoirs publics sont fermement décidés, selon le grand argentier du pays, à rembourser par anticipation une partie de la dette extérieure. C'est ainsi qu'en 2004, le rachat a porté sur près d'un demi-milliard de dollars, pour passer à un milliard ou un peu plus en 2005, selon les déclarations de Mourad Medelci. D'ailleurs, l'Etat poursuit toujours les discussions avec les organismes et les clubs concernés. La gestion de la dette extérieure porte également sur le maintien et la renégociation des taux d'intérêt de certaines dettes ainsi que sur la reconversion d'une partie de la dette en investissements. Sur un autre point, Mourad Medelci a confirmé l'existence d'une loi de finances 2005 complémentaire pour financer la première tranche du programme quinquennal de soutien à la croissance économique. Ladite loi est en phase de finalisation a déclaré le ministre sans pour autant divulguer si les dispositions de la loi de finances 2005 seront reconduites. La loi de finances complémentaire «apportera des choses bénéfiques dans une vue globale pour le pays» a-t-il estimé. «Il n´y a pas de doute que le programme quinquennal de soutien à la croissance économique ne va pas attendre 2006 pour être entamé. C´est pour cette raison qu´il y aura une loi de finances complémentaire qui doit porter sur la tranche financière des six mois qui viennent et qui est la première tranche de ce plan», a-t-il précisé. Par ailleurs, Mourad Medelci a révélé que «plusieurs réformes financières devraient voir le jour avant la fin de l´année en cours», notamment la mise en place avant la fin de l'année du «système de paiement de masse». Le financement bancaire des entreprises connaîtra, en outre, une certaine souplesse à travers «la création prochaine d'une caisse de garantie des petites et moyennes entreprises (PME), dotée de 30 milliards de dinars, et d´une autre caisse pour le financement des investissements publics». Cette dernière qui sera nommée Caisse nationale d´équipement doit, explique M.Medelci, «prendre le relais du budget de l´Etat» surtout que deux banques publiques, en l´occurrence la Cnep et la Badr, seront recentrées, au cours de l´année, sur le financement de leur vocation d´origine que sont le logement et l´agriculture. Quant au marché informel, le ministre a déclaré que «l'Etat est décidé à réguler le commerce extérieur en offrant un cadre réglementé pour ceux qui veulent faire du commerce extérieur». Interpellé sur une éventuelle augmentation du Salaire national minimum garanti (Snmg), compte tenu de l´embellie financière que continue à connaître le pays, M.Medelci a précisé que le principe de cette augmentation ne devrait en aucun cas être tributaire de la seule hausse des prix du pétrole. «Je n´exclus pas cette augmentation, mais je ne l´annonce pas non plus», s´est-il contenté de répondre.