Pour la première fois depuis le dernier remaniement ministériel, Noureddine Yazid Zerhouni s'est exprimé sur deux sujets importants: l'affaire de l'assassinat du Dgsn Ali Tounsi et les conditions de sa nomination au poste de vice-Premier ministre. L'ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a enfin, décidé de parler. Deux mois après sa nomination, le 28 mai 2010, au poste du vice-Premier ministre, Noureddine Yazid Zerhouni n'a toujours pas reçu sa lettre de mission définissant ses prérogatives. En marge de la clôture, jeudi, des travaux de la session de printemps du Parlement, l'ex-ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a reconnu que ses nouvelles prérogatives de vice-Premier ministre n'ont toujours pas été définies, plus de deux mois après son installation. «J'ai toujours "positivé" les missions que j'ai eues à accomplir au service de l'Etat», a-t-il précisé. Interrogé sur les fonctions qui lui sont attribuées au sein de ce nouveau gouvernement, M.Zerhouni admet avec une honnêteté intellectuelle: «J'ai toujours "positivé" les missions que j'ai eues à accomplir au service de l'Etat.» Sur sa lancée, le vice-Premier ministre a tenu à préciser qu'il s'agit «d'une nouvelle création dans notre système que je ferai en sorte de "positiver" avec toute une équipe, avec le gouvernement et avec le chef du gouvernement, (Premier ministre Ahmed Ouyahia, Ndlr)». En tant qu'homme politique averti, M.Zerhouni souligne avec un large sourire: «Je reste au service de l'Etat.» Selon quelques indiscrétions, un décret présidentiel est en phase de finalisation portant sur les prérogatives du vice-Premier ministre. Certaines sources sont allées jusqu'à affirmer que ce décret serait publié après le retour de vacances du gouvernement prévu le 8 août prochain. Les mêmes sources écartent l'hypothèse avancée par quelques observateurs de la scène politique nationale, selon laquelle le chef de l'Etat aurait attribué un poste honorifique à Noureddine Yazid Zerhouni. Les mêmes interlocuteurs estiment que ce dernier, vu l'expérience acquise dans plusieurs domaine, est l'homme qui pourrait épauler le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, dans sa mission à la tête du gouvernement. Ayant géré le département de l'Intérieur, alors que le pays traversait des crises multiformes (terrorisme, les archs et les catastrophes naturelles), M.Zerhouni pourrait bien donner un «coup de main» à son ancien ministre délégué, Daho Ould Kablia, promu au poste du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. M.Zerhouni est pressenti comme l'homme le mieux placé pour prendre en charge le volet sécuritaire. A cela s'ajoutent les autres tâches qui pourraient lui être attribuées tels les dossiers politiques et économiques. Dans un autre registre, M.Zerhouni s'est exprimé sur l'affaire de l'assassinat de Ali Tounsi, (ancien Dgsn). Sollicité pour donner son avis sur la demande de la partie civile qui exigeait de l'auditionner dans le cadre de cette affaire, M.Zerhouni s'est dit prêt à se présenter devant le juge, si la Justice le juge utile. «J'ai passé toute ma carrière dans le respect des lois de la République, de l'Etat de droit et des institutions de la République. Si la Justice juge utile ma présence, je suis à sa disposition», a-t-il souligné. Cette réponse intervient après que les avocats de la famille Tounsi aient souhaité l'audition de l'ancien ministre de l'Intérieur. «Même ceux qui ont demandé mon audition connaissent bien ma position», a-t-il averti. A noter que le juge en charge du dossier n'a pas répondu favorablement à cette demande. L'ancien ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales avait déclaré que le meurtrier présumé de Ali Tounsi était atteint d'une «crise de démence» au moment du crime.