Le ministre des Finances a affirmé que le crédit documentaire sera maintenu, mais des assouplissements seront apportés. Les négociations pour le rachat de Djezzy par l'Algérie vont «très bientôt» débuter. C'est ce qu'a laissé entendre jeudi dernier le ministre des Finances. Karim Djoudi a affirmé que les responsables de Orascom Telecom Holding, société mère de l'opérateur, se sont rapprochés du gouvernement algérien pour proposer le rachat de Djezzy. «Les responsables de OTH ont manifesté leur souhait de vendre à l'Algérie Orascom Telecom Algérie», a déclaré le ministre, en marge de la clôture des travaux de la session de printemps de l'Assemblée populaire nationale. A présent, M.Djoudi a indiqué que rien n'a été entrepris. Il a, toutefois, signalé que les choses sérieuses vont commencer «très bientôt», a priori l'évaluation de ce dossier. «Nous allons commencer, d'abord, avec nos amis de OTA à l'évaluation de leur entreprise, ensuite nous entamerons les discussions et les négociations afin de procéder à la signature du contrat» portant le transfert de la propriété à la partie algérienne, a t-il affirmé. Cette question a été au menu des discussions entre les deux présidents de la République, Abdelaziz Bouteflika, et son homologue égyptien, Hosni Moubarak, à l'occasion de la dernière visite effectuée par ce dernier en Algérie, le ministre a indiqué, après une longue hésitation: «Je ne suis pas habilité à parler de ce sujet.» Ainsi, tout laisse croire que les choses vont s'éclaircir beaucoup plus dans un avenir proche. D'ailleurs, en l'espace de deux jours, deux ministres se sont exprimés sur ce sujet, laissant entendre que le gouvernement algérien va accélérer la cadence dans les jours à venir afin de racheter Djezzy. Mardi dernier, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a affirmé que le dossier est en traitement. «Des experts travaillent sur ce dossier et la presse sera informée dès qu'il y a du nouveau», a-t-il dit. Dans un autre registre, Karim Djoudi est revenu sur la loi de finances complémentaires 2010. D'emblée, le ministre a averti qu'il ne faut pas s'attendre à ce que la LFC 2010 chamboulera les mesures déjà prises par le gouvernement. «Il n'y aura pas de grands changements dans la LFC 2010. Il y aura juste quelques mesures d'accompagnement qui y seront introduites», a t-il révélé. Et de préciser que les mesures introduites vont conforter les démarches engagées par le gouvernement lors des précédentes lois de finances. «L'élaboration de la LFC est achevée. Cette dernière conforte la démarche engagée par le gouvernement particulièrement à travers les LFC 2008 et 2009», a déclaré M.Djoudi. Et de poursuivre que cette loi consacre, notamment, la préférence nationale comme introduit par le nouveau Code des marchés publics et le développement de l'outil de production nationale en vue de pouvoir substituer l'économie des revenus pétroliers. Interrogé sur le crédit documentaire, crédoc, qui a fait couler beaucoup d'encre, le ministre affirme que ce dernier sera bel et bien maintenu, mais légèrement assoupli. «Le Crédoc restera le mode unique de financement des importations», a-t-il précisé. Concernant les assouplissements attendus de la LFC 2010, le ministre a révélé qu'ils ne concerneront que le transfert libre de fonds. Fixé actuellement à hauteur de 150.000 dinars, M.Djoudi affirme que la LFC prévoit, à cet effet, «un ajustement» à la hausse de ce montant. Il a également affirmé qu'une proposition a été faite dans le cadre de la LFC 2010 par le ministre de l'Agriculture en vue d'imposer une taxe à l'importation de certaines céréales. Le ministre a souligné que cette taxe concernera l'importation du blé dur. A une question sur la loi sur la monnaie et le crédit, le grand argentier du pays s'est contenté de confirmer l'existence d'un projet d'amendement de ce texte. D'autre part, une enveloppe financière «assez suffisante» a été affectée pour la prise en charge du régime indemnitaire ainsi que les statuts particuliers des fonctionnaires publics, a-t-il assuré.