Face au dangereux phénomène de la contrefaçon des médicaments, qui prend des dimensions alarmantes, l'Algérie semble être enfin décidée à agir. L'Institut Pasteur vient, en effet, de se doter de trois appareils de détection des médicaments contrefaits. C'est, en tout cas, ce qu'a indiqué, jeudi à Alger, M.Djamel Ould Abbès, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière lors d'une visite de travail et d'inspection à l'Institut Pasteur de Dély Brahim. Conçus aux Etats-Unis, ces appareils de pointe, disponibles uniquement en Algérie et en Afrique du Sud, devraient, selon le ministre, «permettre aux cadres de l'Institut de détecter facilement les faux médicaments». D'autant plus que le danger pour la santé publique est bien réel, comme le rapportent les professionnels dans le domaine. Revenant sur le coût de ces appareil sophistiqués, il a souligné qu'ils sont estimés à 220 millions de dinars, soit 22 milliards de centimes. Il a rappelé, à cette occasion, que l'Algérie avait signalé, et ce, par le biais de l'Institut Pasteur que certains médicaments contrefaits ont été retirés définitivement du marché. Toutefois, le ministre n'est pas revenu sur les nom des ces médicaments et de quelle manière ils sont arrivés sur les étals des officines. Et puis, qu'en est-il du danger imminent qui peut venir des frontières par où transitent les produits de contrebande? Y a-t-il une véritable politique pour mettre fin à ce phénomène qui gangrène l'économie du pays? Il faut préciser, à ce sujet, que les chiffres du Syndicat national des pharmaciens d'officine (Snapo) font état de la contrefaçon de 70 à 80% des médicaments consommés en Afrique. Aussi, pas moins de 25% de médicaments de qualité inférieure sont destinés aux pays pauvres. Dans le même contexte, le ministre a tenu à saluer les efforts fournis par les cadres de l'Institut, notamment pour ce qui est du contrôle des médicaments aussi bien produits en Algérie que ceux importés. Par ailleurs, il est revenu sur les ruptures de stock en matière de médicament et dont font les frais des malades chroniques. «Pour lutter contre la pénurie, les médicaments seront désormais commercialisés dans un délai ne dépassant pas les trois mois», a-t-il promis, rappelant que l'Etat s'est engagé à assurer la disponibilité de «tous les médicaments dont le citoyen a besoin». Il a annoncé, également, «la création en automne prochain de l'agence nationale des médicaments». Ce qui n'est pas pour déplaire aux professionnels du secteur pourvu que ces promesse se matérialisent...