Du 20 septembre à lundi dernier, le cheval barbe était à l'honneur. Dans le nord de l'Afrique, parler cheval c'est d'abord évoquer le cheval barbe. Avec l'identification d'équins algériens d'une part et de foyers multiples d'autre part, les avancées des études privilégient de plus en plus l'hypothèse de son origine locale. Cette histoire a été rapportée à travers une exposition récente tenue au musée du Bardo ainsi qu'au musée des Antiquités et des Beaux-Arts et ce, en marge de la 15e assemblée générale de l'organisation mondiale du cheval barbe autochtone. Une série de manifestations a été organisée, en effet, avec le concours du ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour célébrer cet animal. Aussi, dans la sérénité de ces lieux, le musée du Bardo nous a proposé une rétrospective sur le cheval par le biais d'objets qui les uns évoquent son histoire, les autres son rôle dans la société ancestrale. L'exposition dévoile différentes représentations rupestres, notamment des gravures que portent les roches de l'Ahaggar où l'on pouvait distinguer clairement un cheval parmi la faune. De même que l'on aperçoit tous les traits du barbe sur les plaquettes ornées, découvertes dans une chapelle de monument funéraire dans la vallée de la Saoura qui remonterait à 380 avant J.C ou 340 après J.-C.. Plusieurs monnaies numides portant au revers une effigie de cheval étaient également exposées. Armes à feu richement ornées de même que selles et harnachement, ont rappelé à la mémoire des gens le rapport étroit qu'entretenait le cheval avec l'homme dans les différentes périodes de guerre. Même remplacé par le chameau au Sud, les figurines de chiffon en forme de cheval que continuent à fabriquer les enfants touareg traduisent ce profond attachement au cheval et à la fantasia. Cette forte charge symbolique s'est exprimée aussi dans l'art, décliné en poèmes épiques, en contes ou en légendes...Allégorie qui démontre toute la place qu'a occupée le cheval dans le temps et qu'il continue à hanter les érudits par sa perception métaphysique. Le cheval, cet «être» pur, a mérité amplement qu'on le glorifie. Et pour ce faire, une magnifique fresque artistique, en son et lumière, a été présentée au public, lundi soir, à l'hippodrome du Caroubier, pour marquer la cérémonie de clôture de ces festivités. Un spectacle dont la participation, nous apprend-on, a été retenue dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France.