Les institutions financières n'ont pas d'autre choix que d'adapter leur système de paiement et le rendre plus efficace. Les banques et les postes seront mises à rude épreuve. Celles-ci auront du pain sur la planche durant les mois à venir. Avec l'entrée en vigueur du paiement par chèque de toutes transactions commerciales dépassant le seuil de 50 millions de centimes, prévue à partir du 1er avril 2011, les banques et les postes doivent être au rendez-vous. Le gouvernement est déterminé cette fois-ci à aller jusqu'au bout. «Je ne veux plus entendre cette histoire de pénurie du chèque désormais», a mis en garde le Premier ministre. Selon une source proche du dossier, M.Ouyahia a interpellé les institutions financières pour mettre en place tout le dispositif. Chèque, carte bancaire et transfert bancaire, les différents outils de paiement électronique doivent être opérationnels. Cette mesure n'aura pas le même sort que celui du chèque de 50.000 dinars initié en 2005 et qui a été vite abandonnée. Les institutions financières n'ont pas d'autre choix que d'adapter leur système de paiement et le rendre plus efficace. Voulant orienter les citoyens vers le paiement par chèque, le gouvernement met la pression sur les banques pour la mise en application de cette mesure. Il faut reconnaître que pour le carnet de chèques, les clients d'Algérie Poste doivent attendre des mois pour l'avoir. Ces retards découragent les citoyens et même les commerçants qui préfèrent plutôt les espèces. Ce n'est pas uniquement les banques qui sont appelées à s'y mettre. Les entreprises et les grandes surfaces commerciales sont également obligées d'introduire les équipements de paiement électronique pour promouvoir davantage l'utilisation du chèque. Mais le marché des véhicules est le plus touché par cette disposition. Fini le cash! Qu'il s'agisse d'un véhicule neuf ou d'occasion, le client paiera par chèque. Après la suppression du crédit à la consommation, l'obligation du recours au chèque va, sans doute, ralentir les échanges dans le monde des véhicules. Chaque semaine, les marchés d'occasion enregistrent une affluence importante de clients à la recherche d'une bonne affaire. A Boufarik, à El Harrach ou à Tidjelabine, les marchés de véhicules d'occasion pullulent. Les pouvoirs publics seront appelés à intensifier les opérations de contrôle au niveau de ces marchés. Pour éviter toute action frauduleuse, les citoyens et même les commerçants doivent privilégier les espèces. Enfin, il y a lieu de rappeler que l'obligation de recours à la monnaie scripturale (chèque ou carte bancaire) pour tout paiement supérieur à 500.000 DA a été instaurée lors du dernier Conseil des ministres. Cette mesure qui découle d'une disposition de la loi de février 2005 relative à la prévention et à la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a été précédée par la modernisation des systèmes de télécompensation des instruments de paiement au niveau du système bancaire. Le seuil de 500.000 DA fixé vise à familiariser la société avec le recours au chèque au lieu de l'espèce, étant entendu que ce montant sera, à l'avenir, graduellement abaissé jusqu'à atteindre le niveau en usage dans les économies modernes à travers le monde.