Elle appuie le projet de la lutte contre le terrorisme initié par l'Algérie, notamment en ce qui concerne le versement des rançons. Le Comité des dix chefs d'Etat et de gouvernement planchait hier sur le 7e rapport, de la 15e session ordinaire de l'UA. Au sujet du projet de décision sur la lutte contre le terrorisme, initié par l'Algérie, il est recommandé de soumettre «dans les plus brefs délais» au Conseil de paix et de sécurité, des recommandations concrètes visant à renforcer l'efficacité de l'action africaine dans la prévention et la lutte contre le terrorisme. Il est également demandé à la commission d'entreprendre toutes les consultations «nécessaires» et d'initier les actions «appropriées» en vue de mobiliser un «large soutien» et une contribution «effective» de la communauté internationale à la lutte contre le terrorisme en Afrique, y compris le tarissement de ses sources de financement, en particulier le versement des rançons, souligne le communiqué. Une décision qui vient à point nommé puisque un peu plus tôt le chef de la diplomatie algérienne allait succintement commenter, la récente exécution de l'otage français au Mali. «Nous regrettons, comme tous les autres pays, ce qui s'est passé au Mali, ces derniers jours, et notre position est claire à ce sujet» a déclaré, hier, Mourad Medelci après l'assassinat de Michel Germaneau par les terroristes de la branche d'Al Qaîda au Maghreb. La polémique à ce sujet s'est amplifiée suite à l'enlèvement au mois de février de l'otage français, Pierre Camatte, qui faisait l'objet d'une tractation financière contre sa libération. Une décision prise au plus haut sommet de l'Etat français, mais qui n'a jamais été ni confirmée, encore moins reconnue. Il faut rappeler que l'Algérie, qui apporte une contribution efficace à la lutte contre le terrorisme, a déposé une motion contre le paiement de rançon pour la libération d'otages. Cette initiative bénéficie, notamment du soutien des Etats-Unis d'Amérique, du Royaume-Uni et de la Russie. Il faut rappeler que certains pays occidentaux dont les ressortissants ont été pris en otage et menacés d'exécution, ont dû recourir à ce procédé pour obtenir leur liberté. Face à ce chantage qui ne dit pas son nom de la part des groupes terroristes, le chef de l'Etat algérien a opposé la plus grande fermeté. «Le produit de ces rançons s'est révélé être, désormais, la principale source de financement du terrorisme», avait déclaré en septembre 2009, Abdelaziz Bouteflika. D'une manière ou d'une autre un pas allait être franchi par la France en ce qui concerne l'enlèvement de ces ressortissants, particulièrement dans la région du Sahel. Les terroristes en ont fait leur terrain de prédilection. De nombreux humanitaires qui y activent sont devenus leurs cibles privilégiées et une monnaie d'échange de choix. Pierre Camatte fut échangé contre la libération de quatre terroristes islamistes, parmi lesquels figuraient deux Algériens, un Mauritanien et un Malien. La réaction du ministère algérien des Affaires étrangères a été instantanée et appropriée. «La décision de Bamako de libérer des terroristes recherchés par des pays voisins est un développement dangereux pour la sécurité et la stabilité dans la région sahélo-sahélienne et sert, objectivement, les intérêts du groupe terroriste activant dans la région sous la bannière d'Al Qaîda» avait indiqué, dans un communiqué le département du chef de la diplomatie algérienne. Pendant que Paris fêtait la libération de son otage échangé contre celle de quatre dangereux terroristes, la requête des Algériens essuyait automatiquement un niet irrémédiable. Elle allait constituer une faille à un engrenage dans lequel s'est empêtré Nicolas Sarkozy et ouvrir une brèche dans laquelle allaient s'engouffrer les ravisseurs. Cela a malheureusement coûté la vie à Michel Germaneau. La position algérienne sort renforcée suite à cette fin tragique de l'otage français. Nicolas Sarkozy, qui a fait cavalier seul dans cette affaire qui a tourné à la tragédie, s'est dit prêt à collaborer et combattre sans concession toute forme de terrorisme.