«Le taux de rejet pour non-conformité qui était de l'ordre de 6% en 1995 a dégringolé jusqu'à 0,1%», selon le conférencier. Le Laboratoire national de contrôle des produits pharmaceutiques (Lncpp), l'organisme ayant pour mission le contrôle de la qualité et l'expertise «n'a pratiquement décelé que des anomalies rentrant dans le cadre technico-réglementaire», a affirmé, hier, le directeur général du Lnccp, Mohamed Benslimane Mansouri, lors d'une conférence de presse tenue hier, à Alger. Une prise de conscience vers plus de professionnalisme est relevée chez les opérateurs économiques que ce soit les fabricants locaux ou les importateurs, a fait savoir le conférencier. Cette tendance est confirmée par la baisse du taux de produits ayant fait l'objet de rejet ou de blocage par le même laboratoire. «Le taux de rejet pour non-conformité qui était de l'ordre de 6% en 1995 a dégringolé jusqu'à 0,1%», selon l'orateur, précisant qu' en moyenne une quantité de 20 à 30.000 lots de médicaments sont contrôlés chaque année, et ce, depuis la création du laboratoire en 1995. Sur le plan de l'enregistrement, la tendance est également inversée. Si la prévalence des produits importés était prédominante ces quelques dernières années, avec plus de 70% de produits enregistrés, en revanche, actuellement la tendance est complètement inversée. A ce rythme, projettera le conférencier, «on atteindra incessamment un rapport de 60% de produits fabriqués en Algérie, enregistrés, donc commercialisés en Algérie». Cela, estime le même responsable, «signifie une baisse sensible des importations de produits pharmaceutiques». Toutefois, cela contredit les déclarations qu'a faites récemment le ministre de la Santé. Selon Djamel Ould Abbès «l'Algérie recourt à l'importation de 63% de ses besoins en produits pharmaceutiques». Une dépendance par rapport à l'étranger, qui grève lourdement le budget de l'Etat. Et pour cause, la facture d'importation des produits pharmaceutiques a atteint 1,670 milliard d'euros, selon le ministre. Le conférencier, qui s'est attardé sur la présentation du laboratoire, a insisté sur le fait que cet outil fort est un instrument de l'expression de la souveraineté nationale. Il est tenu, dans le cadre de ses missions, d'évaluer la qualité pharmaceutique, par conséquent, il ne cesse de développer son arsenal de contrôle en matière d'équipements telle l'acquisition des spectromètres de masse pour développer des techniques d'analyses permettant de protéger le patient algérien de produits falsifiés. Il a rappelé que le Lncpp, ayant intégré l'OMS, a signé de nombreuses conventions de partenariat avec différentes institutions internationales de santé (50 pays), précisant que cette dernière l'a qualifié pour contrôler les produits pharmaceutiques en Afrique. Par ailleurs, le conférencier a soutenu que le développement de la biotechnologie dans le contrôle du médicament représente l'une des priorités du Lncpp pour l'année 2011. M.Mansouri a fait savoir qu'une enveloppe budgétaire a été allouée pour l'élevage des animaux destinés aux tests de laboratoires, qui seront menés dans le cadre des normes scientifiques internationales. Il a ajouté que le laboratoire aspire aussi à renforcer les expériences de bioéquivalence visant à contrôler l'efficacité des médicaments génériques par rapport aux médicaments de référence. Le responsable a annoncé l'ouverture prochaine d'annexes du Lncpp dans les wilayas d'Oran, de Constantine et dans la région du Sud.