Les noms de dix taliban et 35 membres et entités liés au réseau Al Qaîda ont été retirés d'une «liste noire» de l'ONU sanctionnant des terroristes, a indiqué l'ambassadeur d'Autriche auprès de l'organisation. «Après l'examen de 488 noms, 45 ont été retirés de la liste», a indiqué Thomas Mayr-Harting, président de la commission du Conseil de sécurité de l'ONU responsable de la liste noire des individus et entités liés à Al Qaîda et aux taliban. Il a précisé que le retrait concernait dix talibans, et 14 individus et 21 entités liés à Al Qaîda. La liste noire a été établie en vertu de la résolution 1267 de l'ONU adoptée en 1999. Les personnes y figurant sont sujettes au gel de leurs avoirs, à des interdictions de voyager et à un embargo sur les armes. Les 15 membres du Conseil de sécurité doivent approuver le retrait de toute personne de la liste à l'unanimité pour qu'il soit effectif. La semaine dernière, l'identité de cinq des dix taliban retirés de la liste avait été rendue publique. Il s'agissait d'Abul Satar Paktin, d'Abdul Hakim Mudjahid Muhammad Awrang, un ancien représentant de l'Afghanistan à l'ONU, et d'Abdul Salam Zaeef, auteur de «Ma vie avec les taliban». Les deux autres responsables, Abdul Samad Khaksar et Muhammad Islam Mohammadi, sont aujourd'hui décédés. Parmi les 443 noms qui restent sur la liste noire, 132 sont liés aux taliban et 311 à Al Qaîda, selon M.Mayr-Harting. Une décision finale concernant 66 d'entre eux est encore en suspens. Dans le cadre de ses efforts en faveur d'une réconciliation nationale, le président afghan Hamid Karzaï avait réclamé le retrait de certains noms de taliban de cette liste. Les autorités auraient sollicité le retrait des noms de jusqu'à 50 responsables taliban, dont plusieurs sont décédés. M.Mayr-Harting, qui a planché avec son équipe pendant 18 mois sur la révision de la «liste noire», a noté que huit défunts avaient été retirés du document de l'ONU, tandis que 30 autres y avaient été maintenus. «Il n'est pas aisé de retirer les personnes décédées de la liste», a admis l'ambassadeur autrichien, pointant la nécessité de détenir des «preuves irréfutables» du décès des personnes concernées, ainsi que celle de savoir ce que les avoirs de ces individus étaient devenus. «Et dans beaucoup de cas, cela prend du temps», a-t-il relevé. En janvier, cinq chefs taliban avaient déjà été retirés de la liste. Il s'agissait de l'ancien ministre des Affaires étrangères du régime taliban Abdul Wakil Mutawakil, l'ancien ministre adjoint du Commerce Fazl Mohammad, l'ex-ministre adjoint des Affaires frontalières Abdul Hakim, l'ex-ministre adjoint de la Planification Mohammad Musa et un ancien membre du service de presse du ministère des Affaires étrangères, Shams Us-Safa.