“Le secteur du médicament est en train d'ouvrir un nouveau registre dans ses deux principaux volets liés à la protection et l'investissement”. Le Dr Abdelkrim Djebbar, P-DG du laboratoire privé Lad Pharma, estime que les encouragements du gouvernement et particulièrement ceux du ministre de la Santé sont respectés et demeurent positifs, clairs à l'endroit des opérateurs qui ont une sincérité à vouloir promouvoir l'industrie pharmaceutique en Algérie. “Le ministre de la Santé n'a ménagé aucun effort pour encourager l'investisseur à retrouver ses repères dans son activité de fabrication des produits pharmaceutiques”, affirme-t-il. Il est grand temps, souligne-t-il, que l'Algérie se dote d'une industrie pharmaceutique à l'instar des pays voisins. Néanmoins, la réussite de la politique du gouvernement repose sur le dialogue franc. C'est ce que prône d'ailleurs actuellement le ministre de la Santé à travers la mise en place d'un comité de concertation. Cette “excellente initiative”, se veut une ferme volonté de la part de la tutelle, affirme le Dr Djebbar, pour mettre en œuvre la stratégie réservée au médicament dans la transparence la plus totale. “Les producteurs locaux se félicitent de cette nouvelle vision du secteur du médicament dans notre pays”, confie cet industriel. Ce comité crée, faut-il le préciser, par arrêté ministériel, a pour objet de “réunir tous les acteurs afin d'asseoir une politique du médicament qui protégera et encouragera l'investissement productif”, explique le P-DG de Lad Pharma au cours d'un bref entretien qu'il a accordé hier à Liberté en marge du deuxième séminaire algéro-cubain consacré au traitement et à la prise en charge de l'ulcère du pied diabétique. Il salue le ministre de la Santé d'avoir non seulement accepté de parrainer cet événement scientifique mais d'avoir facilité aussi l'accès aux hôpitaux aux responsables de son laboratoire pour présenter le produit Heberprot-P, destiné au traitement du pied diabétique. Cette opération a eu comme autre action l'assistance des professeurs algériens dans la prise en charge de cette maladie à l'aide de ce médicament. À ce propos, l'intervention d'un professeur cubain en matière de conseils a pu éviter l'amputation de leur jambe à au moins 20 patients. En Algérie, le nombre d'amputations est estimé à 7% du total des malades diabétiques insulinodépendants, soit entre 7 800 et 13 000/an. En 2010, la prévalence du diabète de type 2 avoisinera les 2 millions de personnes dans notre pays. Dans certaines structures sanitaires, il est relevé que sur 1 000 malades qui se présentent, seuls 30% sont pris en charge. Le reste se trouve dans l'obligation de faire l'impasse sur des éventuels soins. Selon les statistiques avancées par des organismes spécialisés, il est constaté que toutes les 30 secondes, un diabétique perd une jambe quelque part dans le monde. Il est considéré que l'une des complications invalidantes du diabète est l'ulcère du pied diabétique. Cette complication représente 25% des consultations de diabétologie, une cause majeure des hospitalisations des diabétiques. Plus de 4 millions d'individus ayant un ulcère du pied sont recensés chaque année dans le monde. Il est également prouvé que 10% des diabétiques meurent au moment de l'amputation, 30% décèdent une année après et 50% dans les trois années qui suivent l'opération. À noter que les problèmes de ce pied diabétique consommeraient près de 15% des ressources sanitaires dans les pays développés et plus de 40% au sein de ceux en voie de développement. D'où l'intérêt de l'Algérie à promouvoir l'utilisation de Heberprot-P qui est un produit issu de l'industrie biotechnologie permettant une accélération de la cicatrisation chez les diabétiques souffrant d'ulcères de pieds diabétiques. “Les dernières études ont prouvé son efficacité à 86,6% dans le cas de patients dont la maladie a atteint un stade avancé”, indique-t-on. Par ailleurs, le laboratoire Lad Pharma poursuit son partenariat et son travail de collaboration avec les Cubains. Il est prévu ainsi la fabrication de Heberprot-P en Algérie d'ici à la fin de l'année 2009. Les deux partenaires sont également en train de travailler sur les possibilités de développer d'autres produits dans notre pays. Le projet cher au Dr Djebbar reste ce centre de recherche en biotechnologie qui sera créé prochainement en Algérie en partenariat avec les Cubains.