L'armée irakienne ne sera pas prête à remplir pleinement sa mission avant 2020 et le gouvernement doit trouver des solutions lui permettant d'assurer la sécurité du pays après le retrait complet des forces américaines fin 2011, a averti hier le chef d'état-major irakien. «A ce stade, le retrait (américain) se passe très bien, car les Américains sont toujours là, mais le problème sera différent après 2011», a déclaré le général Babaker Zebari, en marge d'une conférence sur la formation de l'armée irakienne au ministère de la Défense. L'armée américaine, qui compte actuellement environ 64.000 hommes en Irak, achèvera officiellement sa mission de combat le 31 août. Les 50.000 militaires américains qui demeureront dans le pays, passée cette date, devront l'avoir quitté à la fin 2011. «Les hommes politiques doivent trouver des moyens de combler le vide après 2011 parce que la formation de l'armée ne sera terminée qu'en 2020», a déclaré le général Zebari. «S'ils me posent la question du retrait, je répondrai aux hommes politiques que l'armée américaine doit rester jusqu'à ce que l'armée irakienne soit prête en 2020», a-t-il dit. L'ancienne armée irakienne, forte de 450.000 militaires, avait été dissoute en 2003 par l'Américain Paul Bremer, alors administrateur civil de l'Irak peu après la chute de l'ex-président Saddam Hussein. Sous la supervision des forces multinationales en Irak, une nouvelle armée a été progressivement reconstituée, mais les dirigeants irakiens se sont à plusieurs reprises plaints du manque d'équipements et de l'encadrement. Son effectif actuel est proche de 200.000 hommes. En février, le ministère irakien de la Défense avait annoncé que plus de 20.000 officiers de l'ancienne armée seraient réintégrés.