À moins de deux semaines du mois sacré de Ramadhan, les prix des viandes ont connu, ces jours-ci, des augmentations plus que prévisibles. Ces augmentations concernent aussi bien les viandes rouges que le poulet de chair. En effet, le kilo de viande d'agneau est passé à 750 DA, enregistrant une augmentation de plus de 100 DA par rapport aux semaines passées et celui du poulet est cédé entre 280 et 300 DA. Selon des bouchers, cette hausse est due au manque observé au niveau des marchés. D'abord sur celui à bestiaux, c'est-à-dire que l'agneau “bon pour le couteau”, comme on dit, n'est disponible qu'en petit nombre, et ce, pour deux raisons : d'une part, les bouchers raflent tout pour satisfaire leurs besoins pour le mois sacré, d'autre part, des maquignons et des éleveurs ne veulent pas mettre tout le produit sur le marché pour maintenir les prix élevés. Pour le poulet, il y a d'abord, pour les éleveurs, la difficulté de l'élevage en période d'été où les sujets consomment moins de nourriture, boivent beaucoup d'eau et n'excèdent pas, dans le meilleur des cas les 2,5 kg. Le produit s'écoule facilement en raison de la saison estivale laquelle connaît une forte demande (colonies de vacances, restaurants, ménages). Ajoutez à cela les fêtes que tout le monde veut terminer avant le Ramadhan. Cela étant dit, certains éleveurs de poulet préparent leur production spécialement pour le Ramadhan et ils sont nombreux, ce qui laisse penser que l'offre du poulet sera importante, puisque le marché sera inondé et par les producteurs “éleveurs” et par l'Onab, lequel compte mettre quelque 4 200 tonnes de poulet congelé local stockées au niveau de l'office et par conséquent les prix ne dépasseront, en aucun cas, les 240/250 DA. Il est à signaler aussi que le premier arrivage des 4 000 tonnes de viande bovine congelée et désossée, importées de l'Inde est annoncé pour cette semaine et, selon les responsables, le kilo sera écoulé entre 410 et 560 DA, ce qui constituera une vraie concurrence et amortira quelque peu la hausse, les ménages algériens étant connus pour leur consommation “obligée” de viande d'agneau fraîche durant ce mois de jeûne, ne serait-ce que pour la “chorba”. Pour le reste, on se débrouille. Pour rappel, l'Algérie, selon les statistiques des services des douanes, a importé durant le premier semestre de l'année en cours pour 66 millions de dollars de viandes rouges, soit un recul de 27,47% par rapport à la même période de l'année 2009, soit 91 millions de dollars.