Les boulangers réclament l'installation d' une commission d'expertise qui fixe le prix réel. Le pain se vend plus cher à Alger que dans les autres wilayas. Le constat peut être confirmé par le commun des Algériens. A la question de savoir sur quels critères repose cette différence, Youcef Kalafat, président de la Fédération nationale des boulangers (FNB) nous répond succinctement: «Aucun». Le prix réel, dit-il, est fixé par l'Etat. Il oscille entre7,5 et 8,5 DA la baguette, tandis qu'au niveau de la capitale ce prix a atteint les 12 DA, parfois plus. La responsabilité d'un manque de contrôle «habituel», notamment en ce mois de Ramadhan, le président de la FNB la trouve du côté des départements concernés, notamment celui du Commerce. «C'est anormal de vendre du pain dehors. Les trottoirs appartiennent aux APC. C'est de la folie», dira, exacerbé M.Kalafat, joint hier par téléphone. Cette histoire des prix fait couler beaucoup d'encre. Des informations qui fusent de partout ont fait savoir qu'une commission aurait été installée en vuede proposer une augmentation des prix. Notre interlocuteur n'est pas de cet avis. «Les prix resteront tels quels», affirme-t-il. «On s'est mis d'accord avec le ministre du Commerce, et nous sommes satisfaits de sa réponse.» En marge de sa visite à l'Inspection des frontières, Mustapha Benbada a affirmé, mardi, que la question de l'augmentation du prix du pain normal «n'est pas à l'ordre du jour, du moins pour le moment», ajoutant que «l'Etat continuera à soutenir ce produit stratégique de consommation». A en croire le premier responsable du commerce, le pain «figure dans la politique sociale de l'Etat qui demeure engagé à soutenir son prix». Mais le prix du pain dans les boulangeries mérite-t-il une révision? «Il faut installer une commission d'expertise qui fixe le prix réel que nous estimons en tant que boulangers à 9.87 DA l'unité», répond M.Kalafat. Cette révision, tant souhaitée, permettra aux yeux de notre interlocuteur de «trouver notre marge bénéficiaire». Le point sur lequel ce dernier a mis l'accent est cette taxe écologique exigée aux boulangers. Ceux-ci sont confrontés à une situation difficile à gérer: vendre moins cher et payer des taxes, ce qui n'est pas le cas pour les vendeurs ambulants. «On paie une taxe écologique de 9000 dinars par an, comme si nous disposions des usines ou nous vendions des produits chimiques qui nuisent à l'environnement», déplore le porte-parole de la FNB. Quant au dialogue avec les responsables des boulangers, «il reste ouvert».