La Banque mondiale va financer 11 projets d'énergie solaire dans 5 pays arabes, dont l'Algérie. La Banque mondiale (BM) va allouer à cinq pays de la région Mena, dont l'Algérie, une enveloppe de 5,5 milliards de dollars afin de financer des projets d'énergie solaire qui devraient être opérationnels à l'horizon 2015. Cette information divulguée par le journal électronique TSA (Tout Sur l'Algérie) précise que les pays concernés par le concours de la BM sont l'Algérie, la Jordanie, le Maroc, la Tunisie et l'Egypte. Les projets ciblés doivent générer une capacité de production de 9000 mégawatts soit l'équivalent de la capacité totale qu'absorbe un petit état comme celui de d'Abu Dhabi (EAU). Le vice-président de la BM pour la région, Shamshad Akhtar, a loué l'important potentiel dont dispose les pays de la région tout en espérant «une mise à profit rapide et plus large de cette technologie». En Afrique du Nord, les membres de l'Opep, dont l'Algérie et la Libye, investissent moins dans l'énergie renouvelable. L'Algérie, selon les experts de la BM, entend faire une combinaison entre le développement de l'énergie solaire et l'apport du secteur gazier afin de faire fonctionner ses installations à l'énergie solaire. L'Algérie et la Libye, qui n'ont pas encore élaboré de plans de développement d'énergies renouvelables à grande échelle, ont déjà créé des institutions et des agences consacrées à l'exploration du potentiel de ce secteur. Ainsi, l'Algérie a notamment mis sur rails le Centre de développement des énergies renouvelables (Cder) et la New Energy Algeria (Neal) dont la mission comporte un large éventail d'actions dans sa sphère d'activité, notamment la promotion et le développement des énergies nouvelles et renouvelables. Dans son portefeuille de projets, sont inscrits: un projet hybride de près de 120 MW en solaire-gaz, un projet hybride éolien-photovoltaique-Diesel à Timimoun, l'électrification du sud en photovoltaïque, la promotion d'une industrie locale de fabrication de chauffe-eau solaires et le lancement de trois axes de recherche basés sur le solaire dans le cadre d'un partenariat international. Toujours est-il que l'Algérie reste le mauvais élève dans cette stratégie qui vise l'après-pétrole. Où en sommes-nous concrètement dans l'exploitation des énergies renouvelables? est-on tenté de s'interroger. L'énergie solaire demeure très faible en effet dans la consommation nationale d'électricité (5 GWH). Pourtant l'Algérie dispose de l'un des gisements solaires les plus importants au monde, évalué à plus de 3000 heures de soleil/an et à 5KWH, ce qui équivaut à l'énergie quotidienne reçue sur une surface horizontale de un mètre carré sur la majeure partie du territoire national. La puissance est d'environ 1700 Kwh/m²/an dans le nord du pays et 2263 Kwh/m²/an dans les régions du Sud. Se référant à une récente étude menée par des spécialistes, les besoins du pays en énergie sont estimés à plus de 4 mégawatts/an et à plus de 10.000 m²/an de capteurs solaires. Pourquoi donc l'Algérie traîne-t-elle encore lamentablement en matière de développement des énergies renouvelables? Est-ce son prix de revient, sachant que le gaz coûte 40 dollars/Mwh, l'éolien (énergie produite par le vent) coûte 70 à 120 dollars/Mwh, le solaire thermique 60 à 170 dollars/Mwh, et le solaire photovoltaïque 150 à 500 dollars/Mwh? Un décret sur les coûts de diversification prévoit des avantages significatifs pour l'électricité produite à partir des énergies renouvelables et des primes pouvant aller jusqu'à 300% du prix de l'électricité classique. L'objectif premier du secteur étant d'atteindre le taux de l'énergie produite à 6% d'ici à 2015. Au cours du dernier mois 2009, la BM avait annoncé un financement de plus de 5,5 milliards de dollars destiné à soutenir la construction de onze centrales solaires thermodynamiques dans ces cinq pays arabes (Algérie, Egypte, Jordanie, Maroc Tunisie). Le Fonds pour les technologies propres, que la BM pilote avec d'autres institutions multilatérales, a décidé ainsi de consacrer 750 millions de dollars pour construire ces onze centrales sous trois à cinq ans. A cette somme s'ajoutent 4,85 milliards de dollars mobilisés par d'autres investisseurs grâce à l'impulsion donnée par la Banque.