Les affrontements à l'arme automatique ont de nouveau éclaté à l'aube sur plusieurs lignes de front de la capitale, alors que des échanges de tirs d'artillerie entre les belligérants ont duré toute la nuit. De violents combats se poursuivaient hier à Mogadiscio, au troisième jour d'une vaste offensive des insurgés islamistes shebab contre les forces gouvernementales somaliennes et les troupes de l'Union africaine (Amisom) qui a coûté la vie à au moins 65 civils. Les affrontements à l'arme automatique ont de nouveau éclaté à l'aube sur plusieurs lignes de front de la capitale, alors que des échanges de tirs d'artillerie entre les belligérants ont duré toute la nuit. Selon des témoins, au moins six civils ont été tués en début de matinée par des obus de mortier tombés sur des habitations. Le service des ambulances de la capitale a indiqué avoir collecté 18 blessés hier matin s'ajoutant à une centaine de blessés recensés depuis lundi après-midi, début de l'offensive dans la capitale des shebab qui se réclament d'Al Qaîda, contre le gouvernement somalien de transition (TFG) et l'Amisom. Au moins 65 civils ont péri depuis lundi. Parmi eux, 30 personnes dont six parlementaires, ont été tuées mardi dans une attaque-suicide des shebab contre un hôtel abritant députés et officiels du TFG. Les autres victimes ont été fauchées par des tirs de mortiers ou des balles perdues. Un journaliste somalien, Barkhat Awale, 60 ans, directeur de Radio Hurma, a ainsi été fauché par une balle perdue alors qu'il installait un émetteur sur le toit de sa station, en zone gouvernementale. Sans lien apparent avec leur offensive, les shebab ont annoncé avoir pris le contrôle mardi d'une radio indépendante, Radio IQK (ou Radio du Saint Coran), dont ils ont confisqué tous les matériels. Hier, les belligérants affirmaient avoir progressé et infligé la défaite au camp adverse mais leurs déclarations ne pouvaient être vérifiées de source indépendante. «Les combats ont repris avec intensité ce matin et les forces du gouvernement ont avancé au-delà des positions ennemies, ils (les insurgés shebab) ont perdu beaucoup de combattants», a affirmé le colonel Mohamed Adan, un officier supérieur des troupes gouvernementales. «Nos moujahidines sont passés à l'attaque ce matin vers 5h30 et ont pénétré plusieurs positions défensives du gouvernement apostat et des envahisseurs chrétiens qui les soutiennent», a affirmé de son côté un porte-parole militaire des shebab, Sheikh Abdiaziz Abu-Muscab. «Nous avons tué beaucoup de leurs soldats et les moujahidine contrôlent maintenant plusieurs de leurs positions», a-t-il déclaré. «Le gouvernement apostat ne contrôle plus qu'une des quatre routes principales de Mogadiscio et, avec l'aide de Dieu, nos combattants couperont cette route aujourd'hui et ainsi les lignes d'approvisionnement de l'ennemi», a ajouté Abu-Muscab. Le porte-parole de l'Amisom, le major ougandais Ba-Hoku Barigye, a démenti: «Nous tenons toujours nos positions. Ni le gouvernement ni l'Amisom n'ont reculé, ces types (les shebab) lancent les mauvais messages au mauvais moment, avec des violences en plein Ramadhan, mais ils ne peuvent pas pénétrer nos positions». «Il n'y a pas de raison de s'alarmer, la situation est sous contrôle», a-t-il assuré. Les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France ont condamné ces violences. «Plus que jamais, la communauté internationale doit être unie pour soutenir la mission de maintien de la paix de l'Union africaine en Somalie, pour aider la population somalienne (...) et appuyer le gouvernement de transition et son président» Sharif Sheikh Ahmed, a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner.