Les grossistes d'Oran, tout en réclamant le renforcement du dispositif de sécurité, jurent par tous les saints de traquer les bandits jusqu'à la dernière cellule. «Le bus roulait lentement tandis que les passagers hurlaient de toutes leurs forces à l'intérieur», a témoigné Abdelkrim, qui se trouvait au moment des faits près du parc d'attraction d'El Hamri ajoutant qu' «au départ, j'ai cru à un fait banal comme tous les autres avant que la mise à l'arrêt du bus ne me révèle qu'il s'agissait d'un braquage». Un autre rescapé de l'attaque a témoigné: «Ce sont quatre individus, équipés d'armes blanches et de bombes lacrymogènes anti-agression, qui ont accompli leur forfait en emportant la recette du receveur tout en nous délestant de nos portables, argent et bijoux.» Le même rescapé a ajouté que «les bandits se sont introduits dans le bus à partir de l'arrêt mitoyen à l'Entreprise de transformation des produits ferreux d'El Hamri». Sur-le-champ, les malfrats sont passés à l'action, a détaillé notre témoin, hébété. «Alors que le premier a neutralisé le chauffeur en lui assénant l'ordre de rouler lentement, le deuxième accule le receveur avant que les deux autres ne passent à la phase suivante, vider les poches de tous les passagers sous la menace de longues épées et autres armes tranchantes et les arrosages déferlants des gaz lacrymogènes contre toute personne qui ose résister.» Ce n'est pas tout. Le rescapé du braquage est allé loin dans son témoignage en déclarant que «l'attaque, qui n'est pas un fait isolé, aurait été longuement préméditée avant d'être mise à exécution en un laps de temps très court sur une route à très forte concentration». Les explications sont multiples. Certains font croire que le cas de mercredi soir relève d'un règlement de comptes entre certains transporteurs et racketeurs. Ces derniers auraient réagi violemment lorsque les transporteurs se sont opposés à payer la «taxe» de passage. D'autres passagers sont unanimes: ces dépassements, quelle que soit leur nature, relèvent de la pure criminalité, des bus ont été attaqués tandis que des délits de vols sous la menace ont été commis sur les personnes ont-ils expliqué. Des cas similaires ne sont pas isolés étant donné que la même ligne a subi deux cas tout à fait semblables l'année dernière. Deux bus de la ligne B ont été assaillis. Cela renseigne de l'existence des bandes spécialisées dans le braquage des cars de transport urbain. Les cas d'agressions inédits ne manquent pas à Oran ces derniers jours. Une autre scène tout à fait similaire a eu lieu tout récemment aux alentours de l'école Issiakhem dans le secteur urbain d'El Othmania. Une jeune fille a été sauvagement attaquée. La victime s'en sort avec quelques égratignures aux mains tandis que son sac a été volé. Toujours dans le secteur urbain d'El Othmania, une maison appartenant à un cadre exerçant à Hassi Messaoud a été visitée par des malfrats, pendant la prière du vendredi. Ces derniers se sont introduits par effraction en forçant la porte d'entrée. Le bilan, bijoux et argent ont été volés. Pour leur part, les policiers, alertés par l'amplification des vols et agressions durant ce mois de Ramadhan, ont surpris, en flagrant délit, une bande de voleurs en pleine casse d'une maison à El Othmania. Les commerçants de gros de Derb, M'dina Jedida, boulevard Mascara, ont baissé rideau hier et marqué une journée de protestation à travers laquelle ils ont réclamé le renforcement du dispositif de sécurité. Pour cause, plusieurs de ces derniers ont été, mercredi, l'objet de visites de groupes de voleurs armés d'épées et autres armes tranchantes. La ville d'Oran fait peur. La criminalité, qui est à son summum, bat son plein à l'occasion du mois de Ramadhan. Les derniers bilans sont plus que révélateurs. En effet, au moins une centaine d'agressions à l'arme blanche ont été enregistrées par les services des urgences médicales et chirurgicales et on déplore une autre centaine de victimes recencées aux niveau des services de la médecine légale.