Rien que pour la journée de lundi dernier, sept personnes ont trouvé la mort et 62 autres ont été blessées dans 33 accidents. Le terrorisme islamiste qui a plongé le pays dans les ténèbres et le chaos, cède le pas au terrorisme routier. Les chiffres communiqués par les services concernés donnent froid dans le dos. Rien que pour la première semaine du mois sacré de Ramadhan, 68 personnes ont péri dans différents accidents. Nos routes sont devenues synonymes de mort. Quotidiennement, plusieurs victimes succombent à cette mort bête. Des familles entières sont décimées suite à des accidents de la route. Affreux est le vocable adéquat pour qualifier cette tuerie qui survient au quotidien sur nos routes. Des quatre coins du pays, le constat est identique. Comme pendant la tragédie nationale, plusieurs familles vivent le cauchemar des bains de sang. Appartenant à une même famille, quatre personnes ont trouvé la mort à Tébessa, a annoncé la Protection civile. Ces derniers ont péri calcinés lorsque leur voiture a pris feu à la suite d'une collision avec un fourgon sur la RN 16, dans la commune de Boulhaf Dyr, 15 km au nord de Tébessa, ont précisé les services concernés. L'alerte est donnée. Cependant, rien ne semble arrêter cette hécatombe routière. On ne fait que compter et regretter nos morts et se demander qui sera la nouvelle victime. Les agents de la Protection civile, toujours prêts à affronter le danger, ont fait savoir qu'un autre accident grave a eu lieu causant le décès de trois membres d'une même famille et occasionné des blessures à sept personnes, sur le CW 163, dans la commune de Besbès, wilaya d'El Tarf, suite à un dépassement dangereux, selon un communiqué rendu public. Une batterie de lois est votée par le Parlement: amendes, contrôles techniques et retrait de permis et même la prison pour des chauffards et consommateurs d'alcool et de stupéfiants au volant ont été instituées. Autant dire qu'en Algérie, rien n'est pris au sérieux. Même si l'hécatombe a commencé bien avant, le début de Ramadhan a été catastrophique. Les exemples de ces bilans macabres sont légion. Un véhicule tout-terrain transportant deux familles dont des femmes et des enfants en provenance du Sud, a dérapé dans un virage avant d'effectuer plusieurs tonneaux. Selon la Protection civile, neuf membres des deux familles sont mortes sur le coup, tandis que trois autres ont succombé à leurs blessures après évacuation vers les structures sanitaires. Les treize personnes blessées, certaines grièvement, ont été évacuées vers l'hôpital Mohamed-Chaâbani d'El Menéa et la structure sanitaire de Hassi Lefhal pour les blessés légers. Faut-il alors cesser de conduire, notamment pendant ce mois de jeûne, pour que le nombre d'accidents régresse? De tous les accidents, le comportement peu civique des conducteurs est avancé comme le facteur majeur d'une mortalité routière croissante. Le plus souvent, ces accidents sont liés à l'état de santé physique (baisse de glycémie) et moral (nervosité) des conducteurs. L'automobiliste sent alors ses forces le lâcher d'un coup parce que ses performances psychomotrices diminuent. Le rêve de plusieurs familles voulant redémarrer dans la vie après l'achat d'un véhicule s'effondre comme un château de cartes. C'est la mort qui les guette au quotidien.