L'aventure de Rabah Saâdane avec les Verts vient de s'achever sur un goût amer. Les Fennecs, qui ne devaient faire qu'une bouchée de la modeste mais ô combien courageuse et volontaire équipe de Tanzanie, ont fourni une bien médiocre prestation à leurs fidèles et invétérés fans qui se sont déplacés en masse et en force au stade Mustapha-Tchaker, à Blida. La rencontre s'est terminée par un match nul (1-1). L'équivalent, presque, d'une humiliante défaite. Les camarades de Ziani ont tout juste évité la correction. La fête a failli tourner au cauchemar. Les propos rassurants tenus par Rabah Saâdane, à quelques heures du coup d'envoi de la rencontre, prennent l'allure de fanfaronnades. Jugeons-en: «On maîtrise bien le sujet et croyez-moi, on sait très bien ce qu'on doit faire. Tous les joueurs et moi, nous rentrerons vendredi sur le terrain pour gagner et exploser la Tanzanie», avait rapporté L'Expression dans son édition de jeudi. Non seulement la Tanzanie n'a pas explosé mais elle vient de donner, probablement, le signal du début de la descente aux enfers du patron des Verts et promet un parcours des plus chaotiques, en vue de ces éliminatoires de la Coupe d'Afrique 2012, pour ses protégés. On ne peut pourtant pas dire que le tirage au sort de cette nouvelle aventure footballistique africaine n'a point gâté l'Algérie. Il lui a fait la part belle en lui désignant comme adversaires: le Maroc, la Tanzanie et le Centre-Afrique. La première marche du podium lui est théoriquement acquise. A la rigueur, elle doit la disputer au Maroc. Les deux autres rencontres (contre la Tanzanie et le Centre-Afrique) ne devaient en principe constituer qu'une simple formalité. Le résultat du match de vendredi annonce désormais, un autre scénario, pour ce début de compétition continentale, catastrophique. Les Verts devront batailler dur, voire très dur, pour assurer leur qualification. Leurs adversaires sont loin de faire figure de faire-valoir. Le capitaine des Verts semblait pourtant édifié à ce sujet: «Ce n'est, certes, pas un match décisif, mais il est important. Il n'y a plus de petites équipes et il nous faut donc bien entamer la compétition pour donner plus d'assurance au groupe, et bien négocier la suite du parcours», avait souligné Karim Ziani (Voir L'Expression du 2 septembre). Dommage! Pour une bonne entame du parcours des Verts des éliminatoires de la CAN 2012 organisée conjointement par le Gabon et la Guinée Equatoriale, c'est raté! La suite risque de ressembler à un parcours du combattant à défaut d'être douloureuse. La sonnette d'alarme a pourtant été tirée au lendemain du Mondial sud-africain. Alors que des Nations alignaient performance sur performance, à l'image du Ghana qui a atteint les quarts de finale (1-1,éliminé par l'Uruguay aux tirs au but), de l'Afrique du Sud qui a battu la France (2-1) ou de l'Uruguay qui a fait partie du dernier carré, Rabah Saâdane criait victoire et à qui voulait l'entendre que l'Algérie n'a pas été ridicule. Certes, le Onze national a tenu tête à l'Angleterre (0-0), une des plus grandes nations du football mondial. Et le reste? Deux défaites: contre la modeste Serbie et de surprenants Américains. Résultat final: l'Algérie a terminé dernière de son groupe avec un tout petit point à son compteur. Pas de quoi pavoiser! Il faut reconnaître que l'objectif de Rabah Saâdane était la qualification à la CAN 2010. L'appétit venant en mangeant, les Verts qui ne sont jamais aussi bons que lorsqu'ils sont dans un rôle d'outsider, ont bouleversé la hiérarchie, en écartant dans une triple confrontation mémorable, les Egyptiens. Au retour de la campagne sud-africaine, de nombreuses voix de techniciens se sont élevées pour critiquer les choix tactiques et la titularisation de certains joueurs qui se sont montrés bien stériles, notamment dans le compartiment offensif, comme ont été écartés d'autres qui ont contribué à la qualification de l'EN. Pourtant, tout le monde pensait que le Cheïkh allait partir plus tôt.