Des pays arabes sont prêts à s'engager dans le processus de paix avec Israël, mais attendent de voir. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a entamé hier une visite en Tunisie en provenance de Libye. Il avait informé le Guide libyen des résultats de ses contacts et rencontres politiques en marge des pourparlers de paix directs israélo-palestiniens, qui ont démarré jeudi à Washington dans le but de conclure un accord de paix avec Israël. Faute d'accord, l'Autorité palestinienne peut disparaître. C'est en tout cas l'avis du principal négociateur palestinien Saëb Erekat. «Si nous échouons et ne parvenons pas en fin de compte à conclure un accord (de paix), nous pouvons disparaître en tant qu'Autorité palestinienne», a-t-il déclaré à la radio de l'armée israélienne. Il n'a pas précisé s'il songeait, dans ce cas de figure, à l'éventuelle prise de contrôle de la Cisjordanie par le mouvement Hamas, maître de la bande de Ghaza. «Nous pouvons faire la paix, c'est faisable», a ajouté M.Erekat. De son côté, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé que des formules nouvelles doivent être trouvées pour résoudre le conflit israélo-palestinien. «Il faut tirer les leçons de 17 ans de négociations et, cette fois, pour réussir, nous devons penser à des formules nouvelles et trouver des solutions effectives à des problèmes complexes», a affirmé M.Netanyahu, sans définir la nature de ces formules. «Nous voulons un compromis historique avec les Palestiniens, qui préserve nos intérêts, en particulier dans le domaine sécuritaire», a réaffirmé M.Netanyahu, dans des propos diffusés par la radio militaire, au début du conseil des ministres. Il a d'autre part affirmé, devant les ministres de son parti Likoud (droite), que plusieurs pays arabes seraient prêts à s'engager dans le processus de paix avec Israël, mais attendent de voir. Le chef du gouvernement israélien a indiqué la semaine dernière qu'il envisageait de procéder à un référendum s'il parvient à conclure un accord-cadre fixant les grandes lignes d'un règlement final du conflit avec les Palestiniens. Sur le terrain, un Palestinien a été tué, un autre est porté disparu et trois autres ont été blessés par trois raids de l'aviation israélienne samedi soir contre le sud de la bande de Ghaza. Deux raids ont visé des tunnels vers l'Egypte près de Rafah faisant deux blessés hors des tunnels. L'un des tunnels s'est effondré: un Palestinien qui y travaillait a été tué enseveli sous la terre, un autre est porté disparu et un autre a été grièvement blessé. Un troisième raid a visé, à l'est de la ville de Khan Younès, une ancienne base du bras armé du Hamas qui contrôle la bande de Ghaza, selon des responsables sécuritaires. Un porte-parole militaire israélien a confirmé les trois raids, précisant que le troisième avait visé un tunnel creusé en direction du territoire israélien. Il a indiqué que les raids étaient intervenus à la suite d'une série d'attentats en Cisjordanie revendiqués par le Hamas et d'un tir de roquette plus tôt, de la bande de Ghaza contre le sud d'Israël, qui n'a pas fait de blessé, selon l'armée israélienne. Le mouvement Hamas, au pouvoir à Ghaza, a menacé jeudi de poursuivre ses attaques anti-israéliennes après la revendication par sa branche armée de deux attentats en 24 heures visant des colons juifs en Cisjordanie occupée.